1 vendredi / 1 nouvelle – Diner de gala
En ce 8ème vendredi, je vais tout d’abord commencer par me plaindre et me maudire.. Quelle idée saugrenue (ouivous avez vu j’utilise des mots qu’utilisaient nos grands-mères…) j’ai eu de lancer cette rubrique !! Pourquoi est-ce que je ne l’ai pas appelée 1 mois / 1 nouvelle ?? Parce que le vendredi revient vite.. Tous les 7 jours.. Si, si je vous assure ! J’ai bien compté ! Je n’y croyais pas au début, mais si. Tous les 7 jours.. Et alors entre le challenge 1000 mots, le blog qu’il faut quand même alimenter un peu, les billets pour so busy girls, les enfants, la maison, le boulot… Comment dire… AU SECOURS !!! Je n’ai pas mentionné l’Homme me dire-vous. Heureusement lui il mange et s’habille tout seul ! 🙂
J’en vois certains qui sont en train de se dire que je nois le poisson et qu’il n’y aura pas de nouvelle aujourd’hui, vendredi. Qui intervient donc pour ceux qui n’auraient pas suivi, seulement 7 jours après le vendredi précédent. Incroyable cette ponctualité !!
Et bien si, je vais quand même tenter d’écrire quelque chose. Parce qu’il y a des dizaines de milliers, oui bon ca va, une dizaine tout court, de lecteurs qui attendent fébriles devant leur écran, qui ne parviennent pas à trouver le sommeil le jeudi soir dans l’attente de cet évènement majeur… Et ces lecteurs je ne peux pas les décevoir ! Je me dois à mon public ! Telle Céline DION avant d’entrer sur la scène du stade de France !! Si, si, c’est la même pression !
Vous avez vu comment subtilement je détourne votre attention du sujet du jour ? Comment subtilement j’écris dans la rubrique 1 vendredi / 1 nouvelle sans écrire de nouvelle ? Ca s’appelle du talent ca m’sieur dame ! Ou pas.. Je vous l’accorde.
Parce que c’est vous, et que je vous aime public de lecteurs adorés, je vais écrire quelque chose. Ce ne sera sans doute pas la meilleure, et elle sera sans doute un peu courte, mais elle existera. Et bon comme vous avez eu une petite longue introduction rigolote, ca compensera je l’espère ? Non parce que je me donne du mal vous savez… Dernière tentative pour noyer le poisson… Quand il faut, il faut.
J’ai donc choisi une phrase de nouveau proposée par une amie très chère, Angélique : J’ai raté le diner.
Diner de gala
Il y a 15 jours mon mari m’annonçait que nous allions recevoir à diner son directeur et sa femme. Entreprise de séduction pour obtenir une promotion. Certes je l’ai toujours encouragée pour qu’il prenne des initiatives, pour que Mr Mercier puisse se rendre compte de ses compétences et de son dévouement pour l’entreprise. Mais quelle idée de les inviter à diner ? Et de me confier à moi la partie essentielle de la phase de séduction, a savoir la préparation de ce que l’on va manger..
On ne peut pas dire que je ne sais pas cuisiner. Après tout je nourris depuis maintenant 10 ans un homme qui ne s’en plaint pas, et qui n’en est pas malade.. Bon d’accord sauf une fois.. Mais pour ma défense c’était au début. Depuis je fais toujours très attention aux dates de péremption.
Mais il y a un monde entre servir des pâtes et du steack haché et concocter un repas pour le patron de son mari et sa femme !
Tout ca pour dire que cela fait 15 jours que je le sais, et que je commence à paniquer, parce que c’est ce soir. Et que je n’ai pas commencé à y réfléchir. Je suis cette femme qui préfère ne pas penser aux choses désagréables, à tel point que je finis même par les oublier.
Quand ce matin Christian m’a dit « Nous serons la vers 19 heures ma chérie », j’ai acquiescé et j’ai réussi à retenir le « Oh mon dieu » qui pourtant me brulait les lèvres.. Ne pas paniquer, surtout ne pas paniquer.. Il me reste au moins 6 heures pour trouver ce que je vais leur faire à manger, installer une table jolie à regarder et m’habiller. Je suis large !
Je compulse frénétiquement mes livres de cuisine, dont un qui était encore sous cellophane, c’est dire comme cuisiner m’intéresse, et je décide de leur cuisiner un poulet basquaise et son riz basmati. Ca m’a l’air simple et le poulet tout le monde aime. En dessert j’opte pour un fondant au chocolat. Je sens bien sur le moment que le choix est audacieux mais je fais taire cette petite voix qui au fond de moi tente de me dire « tu devrais acheter un gâteau chez le pâtissier.. ». Non ce soir je veux éblouir, je veux pouvoir dire que je leur ai cuisiné vite fait un petit fondant au chocolat, comme si cela paraissait une broutille pour moi…
Je file donc au supermarché pour acheter tout ce qu’il faut puis je m’arrête dans la boutique de décoration de table pour acheter une nappe. Je me laisse tenter par de jolies serviettes avec lesquelles je compte reproduire le joli pliage qui est présenté sur la table de démonstration. Ca m’a l’air facile, je m’en sens capable, je trouverais bien sur internet une vidéo qui explique pas à pas.
De retour à la maison, je suis toute guillerette, j’ai l’impression d’être une cuisinière 3 étoiles au guide michelin. Je me dis même que le poulet basquaise c’est un peu simple. J’aurais du opter pour un plat plus sophistiqué, avec des truffes par exemple, ou une sauce aux airelles et aux morilles. Bref un truc qui en jette quoi. Pas grave, je vais les éblouir avec mon fondant au chocolat !
Je commence à couper les poivrons. C’est long ! Tout couper de manière symétrique pour que ce soit beau dans l’assiette me prend un temps considérable. Je bacle le dernier poivron, tant pis. Je coupe le poulet. Je mets l’huile d’olive à chauffer dans la sauteuse, puis je verse les poivrons et le poulet. Je remue, je remue mais certains poivrons prennent une teinte noiratre… Mince j’ai du mettre le gaz trop fort… Je baisse. Ca commence à accrocher dans la sauteuse.. Je rajoute de l’eau. Je verse le coulis de tomates, les herbes. Je mets les épices. La dose indiquée me semble ridicule. Une cuillère à café, ca n’aura pas de goût, j’en mets 4. C’est meilleur quand ca a du goût. Puis je mets le couvercle pour laisser mijoter. Ca sent bon en tout cas. J’enlèverai les poivrons qui sont brulés à la fin.
Et la j’ai l’idée de génie de préparer le riz tout de suite. Bah oui comme ca je serais tranquille, il n’y aura plus qu’à le réchauffer au dernier moment. Je suis ravie de mon initiative, c’est à ca que l’on reconnait les femmes intelligentes, elles anticipent. Je mets donc le riz basmati à cuire.
Je m’attaque ensuite au fondant. La recette est simple. Qui a dit que cuisiner était difficile ? Je prends note mentalement de désormais abandonner les pâtes et de mitonner tous les soirs à mon cher mari des bons petits plats. Je verse la préparation au chocolat dans un plat, et hop au four.
Allez on passe à la décoration de table. Je tente de reproduire le pliage de serviettes. 1heure plus tard, j’ai visionné 10 fois une vidéo explicative sur internet, j’ai bousillé au moins la moitié du paquet de serviettes à essayer de faire de pliage, j’ai pleuré 10 bonnes minutes, et aucune serviette n’est donc joliment présenté comme dans le magasin. Je décide que les serviettes seront posées dans les assiettes, à plat, à l’ancienne. C’est bien aussi de faire dans le classique !
Alors que je m’apprête à aller prendre ma douche, je sens comme une odeur de brulé… Oh la la j’ai oublié le poulet qui mijote et le fondant.. Ce sont ces maudites serviettes aussi… Je me précipite vers la cuisine pour couper le gaz et éteindre le four.. Je soulève le couvercle de la sauteuse et constate les dégâts. Le coulis de tomate n’est plus qu’un vague souvenir, tout a donc accroché au fond de la poêle, certains poivrons sont devenus carrément noirs. Et ils ont donné
le gout de roussi au poulet… Quant au riz, il est maintenant tout collant gluant dans la casserole. Bien, bien, bien… J’espère sauver le diner avec un fondant au chocolat. J’ouvre avec précaution le four pour constater que le fondant bien gonflé bien moelleux a l’apparence d’une brique.. Une cuillère à dessert n’y suffira pas pour pouvoir le manger… Je regarde ma montre, il est 18h30. Je ne suis pas encore prête et je n’ai donc rien à leur servir à part des olives et des apericube.. Peut-être qu’ils n’auront pas faim après tout, peut-être que j’ai mal compris et qu’ils ne viennent que pour l’apéritif.. Je suis sur le point de fondre de nouveau en larmes lorsque le téléphone sonne.
« Chéri c’est moi ! Finalement le diner de ce soir est annulé, Mme Mercier a la grippe. Nous ne serons donc que deux a dégusté le diner que tu nous préparé ».
J’en aurais pleuré de joie !
Ouf, je la voyais déjà commander des pizzas !!
Tu as finalement du écrire le plus long billet de 1 vendredi/ 1 nouvelle avec cette magnifique introduction. Et pour le poulet.. .ce n’est que partie remise !
Tu m’étonnes j’aurais fait pareil !!! pleurer et sauter de joie !!! j’adore de plus en plus tes articles !!! je sens que tout les vendredi je viendrais squatter ta pate ^^
C’est super gentil merciiiii !!!
page* grrrrrr fichu clavier mdr
Tu m’étonnes j’aurais fait pareil !!! pleurer et sauter de joie !!! j’adore de plus en plus tes articles !!! je sens que tout les vendredi je viendrais squatter ta page ^^