Moi, Carène, femme d’urbexeur
La photographie est un loisir qui s’est beaucoup développé ces dernières années. Nombreux sont ceux qui ont investi dans des appareils photos qui coutent un rein, un demi bras, voire même un bras.
Certains photographient des paysages, des couchers de soleil, des fleurs ou des animaux. D’autres photographient des gens, font des portraits d’enfants, de couples.
Et puis il y a l’homme.
L’homme ne photographie pas de coucher de soleil. L’homme ne photographie pas de fleur. Non. L’homme lui photographie des usines désaffectées. Il photographie des châteaux en ruine. L’homme a une passion pour les vitres cassées, les vieux clous rouillés, les vieilles godasses abandonnées..
Oui, l’homme est un urbexeur. Et c’est moins facile à expliquer.
Lorsque l’homme n’est pas la et que je dis qu’il est en sortie photos, on me demande forcément ce qu’il photographie. Oh, rien, des trucs bousillés et poussiéreux, pour lesquels il doit s’habiller en commando et escalader des murs. Les gens me regardent toujours d’un drôle d’air. Je me demande bien pourquoi… Même son altesse grand garçon le dit « papa il fait des photos de maisons cassées »…
Cette passion de la friche industrielle a des impacts inattendus sur notre vie. Lorsque nous sommes en voiture, l’homme n’admire pas les belles maisons, non, il me demande de ralentir dès qu’au loin il aperçoit une veille bâtisse toute rouillée. L’excitation monte, il faut noter le nom du village, pour qu’il puisse revenir.
Moi, je rêve d’aller à New York, l’homme lui rêve d’aller à Pripyat, le village à côté de Tchernobyl. Bon au moins, on ne sera pas les uns sur les autres. Pas sûr en revanche que les spectacles soient aussi bien qu’à Broadway.
Il est arrivé que l’homme appelle pour dire qu’il aurait un peu de retard, rapport aux quelques heures passées avec les gendarmes… Désagrément que n’occasionne rarement la photographie de fleurs.
L’urbex n’est pas sans risque. Quelques jeunes y ont hélas laissé récemment leur vie. L’homme me laisse toujours l’adresse du lieu où il se rend, au cas où… C’est pas flippant déjà…
Heureusement, pour l’instant, on ne déplore qu’une attaque de moustiques radioactifs rencontrés dans une usine de produits chimiques, qui ceci dit a occasionné une transformation d’un bras en saucisse cocktail, et une prise d’antihistaminique en urgence.
Certaines sont femmes de joueur de tennis, de cyclistes, de joueur de foot, moi je suis femme d’urbexeur. Artistiquement plus riche, socialement plus compliqué.
Parce que je sais être juste, je dois aussi vous dire que l’homme prend aussi des photos magnifiques de nos enfants. Tant qu’il ne les photographie pas près des moustiques radioactifs, ça me va.
Note de l’auteur : ce billet est publié avec l’accord de l’homme. Il rit encore en repensant à l’attaque des moustiques… 😉
Quand le talent est là, on peut photographier tout et n’importe quoi! 😉
Je prefere qd mm les photos qu’il fait de lucas ! Et de loin !
Je découvre ton blog ce matin… Et : tu n’es pas seule 🙂
Et souvent, je dois « expliquer » à mes invités pourquoi trônent dans mes toilettes des robinets mangés par les orties ou, dans mon salon, des bonbons en décomposition sur l’asphalte.
Et j’adore ça.
Ah ah ah ! Pour l’instant rien sur nos murs ! Mais c prevu je crois. Par contre je participerai au choix. Parce que des vieilles baignoires moisies c pas super accueillant pour les gens…
Je savais même pas que ça avait un nom…
Et bien si ! Y a meme eu plein de reportages de faits sur tous ces gens qui photographient des usines delinguees…
Je vais paraître bizarre certainement mais j’avais songé une seconde… (bon rien qu’une) faire nos photos de mariage dans des usines désaffectées devant lesquelles nous passons souvent pour nous rendre chez mes parents…
Et merci de cet article qui m’aura fait découvrir le mot urbexeur !
Y a t’il une galerie numérique où l’on peut voir ses œuvres?
Bon dimanche 🙂
Il est en train de faire un blog avec ses photos. Moi non plus je ne connaissais pas qu’il s’y mette !
Envoyé de mon iPad
Ohhh ça va en vrai il a pas l’air chelou 😉
Jamais on se douterait hein ?!
Ahaha… au moins, ça change des fleurs et des paysages, c’est cool de se démarquer 😉
Ca pour changer ca change ! J’aime certaines photos. Mais un certain nombre sont trop glauques pour moi.
C’est vrai que c’est un tantinet bizarre, mais on dira que la passion est personnelle et ne s’explique pas 😉
C’est tout a fait ca !
Le pire, avec cette passion ( je ne fais que des photos en amateur et pas d’Urbex ) , c’est d’aimer ce qu’ils publient, pire, idem pour moi, quand je suis en voiture, c’est de regarder après des endroits abandonnés….
Chère Carene, nous sommes au moins 2… Je me suis reconnue à 100 % dans ton article. Mon homme est identique au tien ! Au moins, cela anime pas mal nos dîner avec les amis qui sont toujours ébahis par les incroyables aventures de mon chéri pour accéder à telle ou telle maison abandonnée… Et j’ai du céder aux tirages photos en déco du salon… mais j’ai heureusement eu mon mot à dire dans le choix des photos !
C’est prevu ici aussi les cadres dans le salon….
il y a aussi des femmes qui aiment les vieux clous rouillés et les usines abandonnées 🙂
Portrait très réaliste !! Merci j’ai beaucoup ri !
C’etait le but !!!
Tu m’as fait apprendre un nouveau mot aujourd’hui 😉 J’avais un ami aussi qui aimait beaucoup ça, j’aime ces photos qui ont un côté hors-du-temps.
C’est cadeau !!!
Je souris en te lisant 😉 mais je l’adapte à ma situation ^^
Je suis ce que tu appelleras « une urbexeuse » 😉
Mariée, trois enfants … Mon mari se reconnaîtrait peut-être dans ton article 😀
Il faudra que je le lui fasse lire ! Bonne journée 😉
Tu me diras ce qu’il en a pense !!
Étant moi meme urbexeur dans l’ame , tu as exactement décris mot pour mot les sentiments de ma compagne qui as eue un énorme sourire en lisant tes mots magnifiquement écrit…..
Lester .
Merci beaucoup pour le compliment sur les mots ! Je suis contente que les femmes d’urbexeur se retrouvent dans ce texte ! Nous sommes finalement une communaute !