1 vendredi / 1 nouvelle – Monologue
J’ai l’impression que vendredi dernier c’était hier tellement cela passe vite… Mais je suis la, fidèle au rendez-vous !
Je suis contente, les aventures de Juliette vous plaisent, vous avez été nombreux à lire la nouvelle de la semaine dernière. Promis je la fais revenir vite.
Mais cette semaine place à la phrase proposée par une amie et sage-femme (il est inutile de redire à quel point j’aime les sages-femmes, je pense que tout le monde le sait maintenant), Marie, qui a proposé que j’écrive sur : « C’est difficile pour moi de dire aux gens que je les aime ».
Monologue
Oui bon d’accord cela fait plusieurs semaines que je ne suis pas venue te voir alors que je t’avais dit que je le ferais, mais ce qui compte c’est que je sois la aujourd’hui non ?
Tu sais bien que c’est difficile pour moi de venir. Je n’ai pas beaucoup de temps et puis, je sais bien comment ça va finir. Je vais parler, je vais parler, et toi bien sur tu ne diras rien. Les mots vont finir par dépasser ma pensée et je partirais fâchée et malheureuse.
C’est tellement plus facile pour toi, tu as toujours eu le beau rôle, d’aussi loin que je m’en souvienne.
Tu vois bien, je ne suis pas là depuis cinq minutes que déjà tu me reproches de ne pas venir te voir assez souvent. On peut peut-être passer à autre chose non ? Je suis désolée, je te promets d’essayer de revenir avant le mois prochain, ça te va ?
Au cas où tu aurais envie de le savoir, j’ai quitté Bruno… Et je te prierai de t’abstenir d’un « je te l’avais bien dit ». Je sais que tu ne l’as jamais aimé et que tu ne lui as jamais fait confiance. Inutile de lever les yeux au ciel comme ça, aucun de mes mecs n’a jamais trouvé grâce à tes yeux, sois un tout petit honnête pour une fois.. Ils n’étaient jamais assez comme si, ou alors trop comme ça..
Il se trouve que la pour Bruno tu avais raison, il me trompait depuis des mois. Comment est-ce que je l’ai découvert ? Tout bêtement en trouvant le mot qu’il avait malencontreusement, ou peut-être pas d’ailleurs, laissé dans sa poche et qui disait « merci encore pour cette nuit de folie »… Il n’a même pas essayé de nier, d’inventer une histoire. Non, il m’a dit qu’il la voyait depuis des mois, qu’il ne m’aimait plus… C’est d’un banal à pleurer. Et comme une conne j’en pleure.
Tu te réjouis parce que tu avais raison, mais moi tu vois j’en crève depuis que je suis partie. Tirer un trait sur trois ans de ma vie crois-moi que ce n’est pas simple comme un coup de règle.
Je savais que je n’aurais pas dû te raconter mes déboires, je le savais. Ça me fait encore plus de mal.
Pour une fois, tu ne pourrais pas juste me réconforter ? Juste me prendre dans tes bras pour me réconforter ? Mais non, suis-je bête… Tu ne peux pas.
Et puis ce n’est pas le genre dans la famille.. Ca donnerait l’impression que l’on tient les uns aux autres, que l’on s’aime même peut-être… C’est pour les faibles tout ça. Maman nous l’a répété tellement de fois. Pas étonnant que j’ai tellement de mal à dire aux gens que je les aime. Que je l’ai si peu dit.
Tu vois, j’étais justement venue aujourd’hui avec l’envie de te dire que tu me manques. Que même si je ne viens pas te voir, je pense à toi sans cesse. Et que oui, je t’aime. Ce serait tellement plus simple si ce n’était pas le cas. Tu as souvent critiqué mes choix, mes mecs, même ma façon de m’habiller, mais je préférais encore ça à ton absence. Tu n’avais pas le droit de me laisser, non tu n’avais pas le droit ! Comment est-ce que je fais sans toi hein moi maintenant ? Tu t’en fous, ce n’est pas toi qui souffre…
Je m’énerve contre toi tu ne dis rien, je te dis que tu me manques et que je t’aime tu ne dis rien.
Je suis condamnée à parler toute seule. Parler pour ne pas pleurer, pour ne pas hurler.
Oui je sais que je ne viens pas te voir souvent, tu m’en veux sans doute, mais c’est encore au-dessus de mes forces. Tu le vois bien. Et là d’ailleurs je vais devoir te laisser. J’essaie vraiment, je te jure que j’essaie…
En ce vendredi de janvier, une jeune femme peine à cacher son émotion, elle essuie ses yeux rageusement, comme si pleurer c’était pour les faibles. Elle resserre son manteau autour d’elle bien que le temps soit plutôt doux. Alors qu’elle s’éloigne, on aperçoit derrière elle une plaque gravée en lettres d’or sur laquelle on peut lire « A ma sœur ».
Tu as vraiment l’art de la chute! j’aurais parié pour le père par contre… Bravo et merci!
Merci de me lire !!! 🙂
Comme tu le sais cette nouvelle m’a beaucoup émue et tu sais pourquoi… Elle m’a fait certes pleurer mais quelque part elle m’a fait du bien… Merci 🙂
Plein de bisous !!!!
Bonjour
c’est un très beau texte et même si les reproches ne sont pas les même chez nous c’est pareil, un orgueil de merde qui nous empêche de nous dire qu’on s’aime … c’est une triste réalité … ça sera trop tard de venir pleurer sur une tombe …
Continuer d’écrire je kiff
Stéphanie (fouineuse de bon blog sans être blogueuse) 😉
Merci beaucoup ! Je suis contente que mes textes vous plaisent ! 🙂