1 vendredi / 1 nouvelle – Un merci de trop #9
En ce 9ème vendredi de Juliette, je tiens à vous remercier pour tous les commentaires que vous me laissez sur le Blog, pour tout votre enthousiasme ! Un merci tout particulier à Anne qui m’a dit qu’elle pensait à Juliette et que c’était de mieux en mieux. Ça m’a beaucoup touché. A ma toute petite échelle, à ma toute petite mesure, à mon tout petit niveau, je suis en train de vivre le rêve de tout écrivain, générer de l’envie chez les lecteurs. Ca n’a pas de prix. Voici donc l’épisode de la semaine. Pas simple tout ça pour Juliette.
Un merci de trop #9
Cela fait près de cinq minutes que nous sommes assis l’un en face de l’autre. Lui tourne sa cuillère dans son café et moi je scrute les glaçons en train de fondre dans mon coca light. Nous n’avons pas encore échangé le moindre mot. Le premier que l’un de nous prononcera donnera le ton de l’entrevue, alors manifestement ni lui ni moi n’osons.
Après l’avoir croisé avec Luc dans le hall de l’immeuble, je n’ai cessé d’y penser. J’en ai parlé des heures avec Nina au téléphone et au final je me suis rendue à l’évidence que j’étais maintenant obligée de lui parler de ma grossesse. Je dis « ma » parce qu’il n’appartient pas à cette histoire, il n’en fait pas partie.
– Et pourtant c’est lui le père.
– Non, ce n’est pas le père, c’est le géniteur. Tu le fais exprès Nina ou quoi ?!
– Tu joues sur les mots et tu le sais très bien au fond de toi. Que tu l’appelles le géniteur, le donneur de sperme ou encore le coup d’un soir avec bonus à la clé, tu sais bien que ce bébé que tu portes c’est avec lui que tu l’as fait. Il en est donc le père. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas qu’il fasse partie de cette histoire ? Peut-être qu’il en aura envie ? Peut-être qu’il serait un père formidable, qu’il t’aidera, qu’il sera présent pour le bébé…
– Non je ne veux pas, je ne veux pas de lui dans le scénario. La mère, le bébé et le géniteur ce n’est pas comme ça que les choses doivent se passer…
– Mais pourquoi Juliette ?
– Parce que ! Parce que c’est un gars avec qui j’ai couché une seule fois, que je ne le connais pas… Parce que si ça se trouve il ronfle, il pue des pieds, que c’est un pervers, qu’il n’aime pas les chiens.. Que sais-je encore… Parce que je ne l’ai pas choisi. Parce que ce n’est pas « Lui ». L’homme que j’aurais choisi pour être ma moitié. C’est comme si en l’incluant dans l’équation je perdais à jamais cette possibilité de rencontrer celui qui me convient. C’est comme si je devais renoncer à tous mes rêves de gamines. Je ne sais pas comment je peux t’expliquer ca plus clairement Nina, mais je sais au plus profond de moi que je ne veux pas de lui.
– Ou alors tu te blindes pour le cas où effectivement lui ne voudrait pas de toi, de vous…
– ….
– Il va quand même falloir que tu lui en parles. Tu n’as pas le choix. Ce ne serait pas correct de ta part. Je te connais Juliette, je sais que tu es une fille bien. Et même si tu n’as pas envie de lui dans les parages, il va quand même bien falloir que tu le lui dises. Et Luc, tu lui as dit quoi ?
– Bah rien tu penses ! Tu voulais que je lui dise quoi ? « Tiens, tu sais ton copain Marc, celui avec qui tu joues au poker, et bien je me suis envoyée en l’air avec lui ! Et tu devineras jamais le plus drôle, c’est lui qui m’a mise en cloque ! ». On se serait marrés c’est sûr ! Je lui ai juste dit que l’on s’était rencontré dans le cadre du boulot et qu’on avait pris un verre un soir après une réunion.
– Et il t’a cru ?
– Je crois. Pourquoi est-ce qu’il ne me croirait pas ?
– Il me semble qu’il a bien vu de quoi tu es capable côté mensonge..
– C’est pas faux.. Mais non, vraiment il a pris la version et on est passé à autre chose.
– Et au final, tu penses que tu vas le lui dire à Luc ? Qu’il joue au poker avec le père, je veux dire le géniteur de ton bébé ?
– J’en sais rien… Tout ça devient vraiment trop compliqué. Pourquoi est-ce qu’il a fallu que je tombe sur un gars qui justement est copain avec Luc ? Il doit bien y avoir au moins dix mille gars dans cette ville non ?! Et il a fallu que je couche avec celui qui est copain avec le mec que je convoite…
– C’est vrai que c’est pas de chance je l’avoue. Mais c’est fait donc maintenant la question que tu dois te poser c’est ce que tu vas en faire de tout ça. Et moi je pense qu’il va maintenant falloir jouer la carte de l’honnêteté…
Nous avions eu cette conversation il y a 3 semaines et j’ai chaque jour repoussé le moment de cette confrontation. Luc non plus n’en a pas reparlé. Nous nous sommes revus plusieurs fois depuis. Et je crois que les choses évoluent entre nous. Des sentiments sont en train de naitre, et plus ça va plus je culpabilise de ne rien lui dire. Mais chaque chose en son temps.
D’abord Marc.
Je lève les yeux vers lui. Il a fini de jouer avec sa cuillère, il me regarde fixement. Je suis mal à l’aise.
– Et donc tu es enceinte ?
– On peut dire que c’est direct comme question ! Même pas un comment tu vas ?
– Ecoute Juliette, toi comme moi on sait bien que l’on n’est pas là pour se faire la causette
– Non c’est vrai, tu as raison. Même si je vais bien soit dit en passant et que tu aurais pu quand même me le demander. Mais bref, passons. Oui, je suis enceinte.
– Et le père c’est moi ?
– Le père non. Le géniteur oui.
– Tu joues sur les mots.
– Je sais oui, mais la nuance est importante pour moi.
Je m’en veux d’être aussi cassante. Mais c’est plus fort que moi. Je ne veux pas lui laisser de place. Il en est hors de question.
– Mais comment est-ce que c’est arrivé ?
– Tu étais là il me semble. Donc tu sais bien comment est-ce qu’on en est arrivé dans mon lit…
– Mais tu ne prenais pas la pilule ?
-C’est un peu tard pour t’en préoccuper ! Mais si, je prenais la pilule. Il faut croire que ce n’est pas fiable à 100% ces petits comprimés finalement. Ou que tu es d’une fertilité incroyable.
Je laisse échapper un rire, mais il sonne faux.
– Tu as essayé de me piéger ? Tu voulais te faire faire un gosse ?
– Alors là, je t’arrête tout de suite. Avoir un enfant c’était franchement pas dans mes projets, ni la veille ni le lendemain, ni l’année suivante. Donc non je ne t’ai pas piégé. Moi aussi ca m’a causé un choc.
– Et tu l’as su trop tard ? Tu ne pouvais plus te faire avorter ?
– En fait je crois que je n’aime pas du tout la tournure que prend cette discussion… Je n’ai pas envie de ça…
– Et moi ? Tu crois que j’ai envie d’avoir un gamin ? Tu crois que j’ai envie d’être la aujourd’hui avec toi à discuter de ce bébé que tu portes et que tu m’imposes ? Si tu m’avais appelé avant je t’aurais dit que je n’en voulais pas.
– Je vais donc tout de suite te rassurer, je ne t’impose rien du tout. Voire même je tiens à ce que tu ne t’impliques pas. Que tu ne participes pas. Garder ce bébé c’est ma décision. Je l’ai prise seule. C’est vrai que j’aurais pu t’en parler. Sauf que j’ai estimé que c’était à moi, et à moi seule de décider. Tu peux me traiter d’égoïste, tu aurais sans doute raison. Mais je ne peux pas dire les choses autrement.
Toi et moi on a juste couchés ensemble. On n’a pas conçu un bébé, un bébé que l’on aurait désiré, que l’on aurait imaginé… Alors, voilà, il n’y a pas grand-chose à dire d’autre. Ce bébé il est la aujourd’hui parce que j’ai pris la décision qu’il fasse partie de ma vie. Il a été conçu dans cette salle d’attente, le jour où j’ai décidé que je ne subirais pas d’Ivg…
Voilà qui répond à ta question, j’ai songé à interrompre cette grossesse, j’avais même pris rendez-vous. Mais au final je n’ai pas pu faire ça. Et ce bébé, il existe depuis ce jour-là. Parce que j’ai décidé qu’il en serait ainsi. Tu peux me haïr, tu peux me traiter de tous les noms, vas-y…
– Tu as raison. On a juste couchés ensemble. Je ne suis pas le père de ce bébé. C’est toi qui a décidé que tu en serais la mère. Pas moi. Ça tombe bien que tu ne veuilles pas que je reste dans le paysage parce que je n’ai pas deux secondes l’intention d’y rester. C’est toi qui devras expliquer à ton enfant qu’il n’a pas de père. Moi je m’en fiche après tout. C’est ta décision, pas la mienne. Sur ce, je ne vais pas m’éterniser.
Il se lève. Je le suis des yeux quitter le café. Je ne peux plus retenir mes larmes. Je ne voulais pas de lui, il ne sera pas là. Je devrais être contente, au lieu de ça je pleure.. Fin d’un rêve maman + papa. Je pleure pour mon bébé qui n’est pas encore là. Est-ce que je saurais lui expliquer ? Est-ce qu’il m’en voudra de ne pas avoir cherché à convaincre son « père » ? Et s’il avait voulu faire partie de sa vie, est-ce que je l’aurais laissé ? J’essuie mes larmes et moi aussi je me lève.
Une douleur fulgurante, comme un coup de poignard. Elle me coupe le souffle quelques secondes. C’est toute cette discussion. Je vais aller m’allonger avec un bon bouquin et ça ira mieux. Je tente de faire un pas, une seconde douleur qui me vrille le bas du dos puis le ventre. Je n’arrive plus à reprendre ma respiration, une troisième douleur. Machinalement je pose les mains sur mon ventre. Mon bébé… Pas ça… S’il vous plait….
Rhooo noonnn !! C’est pas cool ça, juste avant le week end …. 🙁
Allez Juliette, tiens bon et à la semaine prochaine !
Et Carene, bon week end quand même 😉 . Bises.
C’est vrai que je suis pas sympa je m’en rends compte…. La suite semaine prochaine ! 😉
Suspens à la Bernard Werber…:-)
Ouh la ! Je n’irais peut-être pas jusque la ! Mais je suis flattée !!!
Han… 🙁 à se laisser prendre dans une histoire on en oublie que ça peut faire mal… Je crois que tu es en train de réussir haut la main ce que tu désires : on attend la suite, on est dedans et les émotions sont là… bel et bien là. Bravo 😉
Je t’adore ma crevette !!!!!
Non!!! Tu ne vas pas lui faire perdre le bébé c’est trop horrible!!! Quel connard!!!! Peu importe qu’il aime les chiens ou pas c’est un gros c**! Vivement vendredi prochain!!!!
Et si ca se trouve il pue des pieds !! Ne l’oublions pas !!!
HéHé Vivement la semaine prochaine 😉
Merci !!!!! Ca va etre long d’attendre ! Même pour moi !
Si c’est long d’attendre même pour toi, t’es pas obligée d’attendre vendredi! 😉 Je pense que personne ne t’en voudra si tu nous livre la suite dès lundi par exemple! N’est ce pas la TeamJuliette???
Ah non ! Et pis c’est tout !
Mais euh…. 😉
Je suis sans mot…
Tu… wahou !
LOve, love, love !!!!!
Et puis, non c’est pas tout : accroche toi Globule, tu n’aura peut-être pas de papa mais tu auras toute la #teamjuliette comme marraines !
Je plussoie 😉
Et ca, c’est la classe !!! Elle déchire cette #teamJuliette !!!!
;-(
Obligée de lire la suite du coup… 😉
Oups….
Mais quel goujat !!!
Haaaaaaaaaa elle va perdre le bébé (pas grave elle en fera un avec luc)
Oui marc est un con ! 😉
Le restera t il ???
Mmmmh, pauvre Juliette, il lui en arrive des misères 🙂 Mais c’est vrai qu’on s’y attache, à cette demoiselle et son habitant, ainsi qu’aux personnages secondaires : ses parents, Luc, Marc, Nina…, et que le jeudi, j’ai une petite pensée impatiente pour ce qui va arriver le lendemain !
Alors oui, moi aussi je te lis, je te suis, et j’apprécie beaucoup tes écrits, que je raconte parfois à monsieur mon amoureux, qui lui aussi me demande la suite de temps en temps !
Merci de t’être lancée, ça nous ravit autant que toi 😉
Tu es adorable !!!!! Moi aussi je me suis attachee a tous ces personnages. J’ai envie de les emmener vers un roman, un vrai….
Oh oui oui oui !!!
Et voilà, je pleure <3
Vivement vendredi prochain…
Oh bah bichette….. Faut pas !
haaaannnnn mais quel connard !!!!! Pauvre Juliette… vivement demain que je lise la suite ! encore bravo à toi en tout cas !
J’adore ce passage : « Il a été conçu dans cette salle d’attente, le jour où j’ai décidé que je ne subirais pas d’Ivg… » C’est tellement beau et bien dit.
C’est gentil merci du compliment !