1 vendredi / 1 nouvelle – DEGAGE
Juliette s’en est allée (en tout cas pour sa version nouvelle… ;-)), mais ne croyez pas que je vais vous laisser orphelin les vendredis ! Je reprends donc les nouvelles uniques ! Enfin qui sait, si derrière l’une d’entre elles ne se cachera pas une prochaine Juliette, une prochaine histoire à développer
DEGAGE
Je l’attends.
Assise sur le divan, le dos bien droit, les jambes serrées, je fixe la porte. Il ne devrait plus tarder maintenant. En général il rentre vers 19heures. En tout cas les soirs où il ne s’arrête pas pour lui acheter des fleurs ou pour passer la voir.
Je l’attends.
Il fait quasi noir dans le salon, mais je n’ai pas le courage de me lever pour allumer. Et puis cela colle avec mon humeur. Depuis des mois il me ment. Des mois. J’avais des doutes, je le trouvais bizarre, mais je ne voulais pas y croire.
Nous sommes mariés depuis combien d’année déjà, ah oui, cela fera 15 ans le mois prochain. Ce sont les noces de quoi ? Je m’en fiche après tout, pour moi à partir de demain ce sera les noces de rien du tout.
Je l’attends.
Pourtant nous étions heureux le jour de notre mariage. Moi dans cette robe longue et près du corps, lui dans son costume sombre. Il me souriait, je le dévorais des yeux. Oui nous étions heureux.
Les époux se promettent mutuellement fidélité et assistance, c’est la formule du maire il me semble. Foutaise. La promesse de fidélité ne tient que jusqu’au jour ou l’appel de la chair se fait le plus fort. Jusqu’au jour où la queue prend le pas sur la tête.
Je l’attends.
Des mois qu’il couche avec une autre. Des mois qu’il embrasse une autre, qu’il caresse son corps, qu’il lui susurre des mots d’amour à l’oreille. Les mêmes mots que pourtant il me susurre encore chaque semaine… Pour donner le change sans doute, pour que je n’aie pas de soupçon. Sauf que je ne suis pas complètement stupide. Et qu’il n’est pas très discret.
Une clé dans la serrure, il ouvre la porte. Il dépose sa malette, défait sa veste. La pose sur la chaise. Desserre sa cravate. Se tourne vers moi.
– Bah tu es dans le noir ?
– Oui comme tu peux le voir.
– Et pourquoi tu n’allumes pas ?
– Parce que. Il te faut une raison ?
– Qu’est-ce qu’il y a encore ?
– Comment ça qu’est-ce qu’il y a encore ? Tu te fous de ma gueule la en plus ?
– Écoute j’ai eu une dure journée, je n’ai pas envie de me disputer avec toi.
– Comment c’est avec elle ?
– Comment ça ?
– Oui, comment c’est ? Est-ce que c’est bon ? Est-ce que c’est mieux qu’avec moi ? Au fond, je crois que j’ai le droit de savoir lorsque mon mari s’envoit en l’air avec une autre s’il prend du plaisir ! Alors c’est comment ?
– Écoute, je n’ai pas envie de discuter de cela ce soir. Et puis d’abord ça n’est pas du tout ce que tu crois.
– Epargne-moi cette excuse à la noix ! Tu me trompes mais ne me prends pas en plus pour une demeurée. Peu importe ce que je crois, la seule chose que je te demande c’est si bon avec elle. Tu me dois bien ça.
– Je n’ai pas l’intention de te répondre. Ca ne compte pas tout ca. C’est toi ma femme. C’était un moment d’égarement.
– Un moment d’égarement ? Depuis des mois ? Et tu crois que je vais avaler çà ? Que je vais te dire « mais oui mon pauvre chéri, tu subis trop de pression, je comprends que tu aies eu besoin d’en sauter une autre ! Viens la me faire un câlin ». Et bien ne compte pas sur moi. Désolée.
Je me lève d’un coup, je m’approche de lui. Je suis suffisamment près pour le gifler, mais je me contente de le fixer.
– Alors ? Est-ce que c’est bon ?
– Arrête avec cette question ! Tout ça c’est en partie ta faute. Si tu n’étais pas si exigeante, si coincée…
J’éclate de rire
– Alors la je t’interdis de dire que c’est de ma faute ! J’étais prête à tout entendre. Peut-être même que j’aurais pu accepter des excuses. Mais là ça dépasse tout ce que je pouvais imaginer. Ma faute ? Nan mais je rêve ! Il est hors de question que tu me fasses porter le chapeau. Tu te vides les couilles ailleurs, tu en as donc suffisamment pour l’assumer il me semble.
– Ecoute, on parlera de tout ca demain, je suis fatigué la.
– DEGAGE !
– hein ? Nan mais je suis chez moi !
– je m’en fous ! DEGAGE ! DEGAGE ! Tu as perdu le droit de considérer cet endroit comme ta maison le jour où tu m’as trompé avec elle. Je ne veux plus que tu foutes les pieds ici. Jamais. Tu vas donc ramasser ton infidélité et ta lâcheté et tous les trois vous allez foutre le camp !
– Tu n’as pas le droit de me foutre dehors.
– Je me fous complètement de ce que j’ai le droit de faire ou non ! DEGAGE !!! Tu sais où dormir après tout. Elle va t’accueillir à bras ouverts.
– Je te laisse réfléchir ce soir mais demain on en reparle. On va pas foutre en l’air toutes nos années de mariage pour ca ! Ca compte pas.
– C’est toi qui a tout foutu en l’air pas moi. C’est fini, il n’y a plus de nous, plus de mariage, plus de toi et moi. Et puis quand tu seras là-bas, tu pourras dire à ma sœur que désormais elle n’existe plus pour moi. DEGAGE !
oh putain, le petit truc qui t’arrache un urg à la fin loool
Oui c’est la derniere phrase qui fait tout !
Ouch !!!! ça fait mal !
Et oui quelle chute hein ! 😉
Ca change de Juliette 🙂 JE VEUX JULIETTE qu’est ce qu’elle devient 🙂
Juliette est partie !!! Et oui snif !! Mais bientot dans ta librairie ! 😉
J’adore ton art de la chute…une fois de plus bravo!
Merci bcp ! J’essaie de toujours trouver une chute inattendue !
Aie ! Je suis tombée et ça fait ….du bien en fait !
Vive les chutes !!!!! Ce que je prefere !!! 😉
Ah on attend tjs la chute et on est jamais déçu!
Pour le prochain épisode tu nous fais la même avec le point de vue du Monsieur?
Une nouvelle avec un homme trompe tu veux dire ?? J’sais pas si je saurais faire….
Non la même mais du point de vue de l’homme, de cet homme qui rentre chez lui et se fait gauler.