1 vendredi / 1 nouvelle – Jour de noces #2
Ce n’est pas la première fois que les histoires que j’écris sont liées au mariage. Il faut croire que cela m’inspire.. N’y voyez aucun message… 😉
Un jour peut-être je pourrais faire un recueil de nouvelles spécial mariage qui sait… J’ai donc repris le titre que j’avais déjà utilisé, vous saurez ainsi de quoi il retourne. J’espère que cette nouvelle histoire vous plaira.
Jour de noces #2
Plantée devant le miroir, elle se détaille. La coiffeuse a fait des merveilles. Ses longs cheveux bruns sont remontés en un chignon dont s’échappent quelques mèches savamment mises en forme. Le maquillage qu’elle voulait naturel souligne sans trop les alourdir ses grands yeux verts. Elle se sourit. Elle se trouve jolie. Très jolie même. Comme n’importe quelle femme le souhaite pour le jour de son mariage.
Sa mère derrière elle termine de lacer son corsage. La robe met en valeur sa taille fine. Elle s’est toujours demandée pour quelles raisons les futures mariées se mettaient à pleurer lors de l’habillage. Maintenant que c’est son tour, que c’est elle qui est face au miroir, elle sait pourquoi.
– Voilà ma chérie j’ai terminé lui dit sa mère. Tu es vraiment superbe. Je suis si heureuse pour toi !
Elle essuie les quelques larmes qui commencent à se former au bord de ses cils.
– Merci maman. Tu sais moi aussi je suis heureuse. Jamais je n’aurais cru que je rencontrerais un jour un homme aussi parfait que Romain. Lui et moi c’était comme une évidence. Tu sais comme dans les films ou le héros sait au premier regard qu’il a rencontré la femme de sa vie. Je ne suis pas de celles qui croient à ces niaiseries pourtant, mais c’est comme ca que cela s’est passé pour nous.
Elle repense à leur rencontre. Son médecin lui avait demandé de faire une analyse sanguine. Elle était amaigrie et très fatiguée. Il était inquiet et voulait vérifier qu’il n’y avait rien de grave. Elle avait donc pris rendez-vous dans un laboratoire près de chez elle. Elle était terrorisée rien qu’à l’idée de la prise de sang. Il faut dire que depuis toute petite elle nourrissait une phobie pour les aiguilles. Elle essayait de se raisonner, de se dire que ce n’était pas grand chose, mais rien n’y faisait. Elle était morte de peur à chaque fois. Ce jour la, c’est romain qui était arrivé dans la petite pièce des prélèvements. Il était infirmier. Elle était la patiente. Il l’avait mise à l’aise, avait fait quelques blagues si bien qu’elle n’avait même pas réalisé qu’il la piquait. Quand il lui avait dit que c’était terminé, elle n’en revenait pas. Il lui avait souri. Sans réfléchir elle l’avait invité à prendre un café. Elle croit se rappeler qu’il lui avait dit un truc du genre « oh bah dites moi vous n’y allez pas par quatre chemins vous ! » pourtant il avait accepté l’invitation.
Il l’avait aidé à sortir du gouffre dans lequel elle se trouvait. Il avait été patient avec elle. Elle lui avait raconté le viol dont elle avait été victime quelques mois plus tôt. Et il avait compris. Ses réticences. Ses peurs. Ses angoisses. Il avait du se contenter de seulement la prendre dans ses bras et de dormir à côté d’elle pendant de nombreuses semaines. C’est peut-être pour ca que son amour pour lui est si profond aujourd’hui. Il l’a aidée à oublier, à aller de l’avant.
C’était il y a 6 ans. Les images lui reviennent en mémoire. Comme à chaque fois, elle essaie de les chasser mais c’est peine perdue. Elle les laisse alors se dérouler dans son esprit, seul moyen qu’elle a trouvé pour ensuite pouvoir penser à autre chose. Lutter contre les souvenirs, les images, les sensations ne fait que les rendre encore plus présentes.
Elle marchait dans la rue, elle rentrait chez elle. Il était derrière elle. Elle ne l’avait pas entendu. Il faisait assez sombre. La rue était déserte vu l’heure à laquelle elle était sortie de réunion. Il s’était jeté sur elle. Bien plus grand et plus lourd qu’elle elle n’avait rien pu faire. A plat ventre par terre, la peau de la joue entamée par le bitume, de la bile plein la bouche, elle l’avait laissé malmener son corps pendant qu’elle laissait échapper son esprit. Comme une bouée de sauvetage. Puis il était parti, la laissant la sur le sol, meurtrie, et en sang. Elle n’avait même pas eu la force de se retourner pour voir son visage. Il ne lui resterait qu’une impression de poids sur ses reins et l’image d’un tatouage de dragon qu’il portait sur le bras.
Les images défilent vite aujourd’hui, à peine quelques secondes. Elles ne laissent plus de traces pendant des heures comme avant.
Romain l’a aidé à surmonter tout ca. Et aujourd’hui elle l’épouse.
Les images ont quitté son esprit. Elle est de retour à la réalité. Il est temps d’y aller. De rejoindre l’homme qu’elle a choisi pour partager sa vie. Elle cherche des yeux son bouquet mais ne le vois pas.
– Dis maman, tu sais où se trouve mon bouquet ?
– Je crois que la fleuriste l’a déposé tout à l’heure dans la pièce à côté. Tu veux que j’aille te le chercher ?
– Je vais y aller, termine de te maquiller. Je reviens dans deux minutes.
– Fais bien attention à ne pas croiser Romain, ca gâcherait la surprise et tu sais ce qu’on dit hein…
– Ca porte malheur ? Tu es tellement vieux jeu !
Elle éclate de rire et embrasse sa mère tendrement sur la joue. Malgré tout lorsqu’elle ouvre la porte, elle regarde bien dans le couloir avant de sortir, au cas où. Il n’est pas vraiment question de malheur mais elle ne veut pas que Romain la voit avant qu’elle n’entre dans l’église. Depuis qu’ils ont décidé de se marier, elle rêve de ce moment où il la découvrira au bout de l’allée de l’église, dans sa robe. Pour rien au monde elle ne voudrait modifier l’image qu’elle s’est construite. Une image, encore une.
Elle avance à pas de loup dans le couloir et le plus discrètement possible elle abaisse la poignée de la porte que sa mère lui a indiquée.
– Oh pardon, excusez moi je….
Il se tourne vers elle. Il est en train d’enfiler sa chemise. L’image est furtive. Elle sait pourtant que celle-ci ne s’en ira pas. Celle d’un tatouage. D’un tatouage de dragon.
Sur son bras droit. Le bras droit de son beau-père.
– Mais qu’est-ce qu’il y a Emilie ? On dirait que tu as vu un fantôme !
C’est marrant, je repensais au volet un de cette nouvelle il n y a pas longtemps en me demandant laquelle de tes nouvelles m’avait le plus marquée (hormis Juliette) et voilà que tu écris la suite! As-tu le pouvoir de lire dans les pensées? 😉 Bon je me doutais qu’elle allait croiser le tatouage (je commence à te connaitre 😉 ) mais je ne m’attendais pas au beau-père. 🙂
La surprise c’est le beau père en effet !! Ca me fait frissonner rien que d’y penser… Je vire dans le glauque ! 😉
Gloups…
N’est ce pas…. Je vais finir par m’inquiéter de mon esprit torturé…. 🙂
outch…. ou vas tu chercher tout ça???
Encore un essai transformé 😉
Je me le demande en fait !! 🙂 Merci pour ta présence infaillible !!!!
J’ai adoré et moi non plus je ne m’attendais pas au beau père!!! tjrs ton art de la chute§ Bravo! biz V.
Merciiiii !!! Oui le beau pere c’est bien glauque comme ca ! 😉
Ahahaha! J’avais deviné la fin :p Bon pas que c’était le beau-père précisemment mais j’étais sûre qu’elle allait tomber sur son violeur. C’est hard quand même pour elle, la pauvre….
Je savais que vous alliez deviner qu’elle allait rencontrer son violeur, mais je voulais surprendre avec qui serait ce violeur ! Donc c’est réussi !! 🙂 En fait la chute c’est le beau-père et pas le tatouage.. Oui c’est clair que c’est hard.. Je m’excuse ! 😉
je ne te suis pas depuis longtemps du coup je n’ai pas pensé au violeur mais au futur mari qui embrassait sa meilleure amie ou quelque chose dans le genre… bravo
Ah oui mais moi je fais dans le bien glauque la tu vois ! Histoire de pas laisser le lecteur indifférent. Ca aurait pu le coup de la meilleure amie, c’est dur aussi pour la jeune femme. J’y penserai pour une fois prochaine ! 🙂
En tout cas merci de me lire et de commenter mes textes !
Une question me turlupine cependant, comment se fait-il qu’en 6 ans elle n’ai jamais vu le bras de son beau-père ? Il habitet au Canada et elle ne l’a rencontré qu’au mariage ? Ils vivent dans un pays froid (le Canada) ? C’est un pasteur collet monté qu’elle n’a jamais vu qu’en habit ? Bref, tu l’as compris, je veux la suite pour en savoir plus ! (Mais je n’oublie pas Clara !)
Mais peut-être qu’il a bien soigneusement fait en sorte de cacher son avant bras ? Peut-être qu’il sait qu’il a violé sa propre belle fille ?… Qui sait…
Une suite une suite une suite une suite !!!!
J’aime quand tu nous mets en plein suspens, dans l’attente comme ça !!!
Tu aimes qd je torture mes personnages alors ?!! 🙂
Non justement j’aime quznd tu ns torture avec ton suspens de dingue