1 vendredi / 1 nouvelle – La balançoire #4
Certaines me réclament le retour de Clara… Ce n’était pas vraiment prévu au programme mais comment résister à l’appel des lecteurs !! ☺
J’ai relu l’épisode 3. C’est drôle mais je ne m’en souvenais quasiment plus. Et J’ai aimé ce que j’ai relu. Ca paraît bête à dire mais en fait ca m’a fait super plaisir. Je me suis dit « c’est vrai qu’elle est attachante cette Clara, mais que dire maintenant sur elle ? ».
J’ai donc décidé de reprendre là où je l’ai laissée et de voir où cela va me conduire. Comme pour Juliette en fait.
Ca m’a plutôt bien réussi je crois, non ?!
La balançoire #4
Assise, le dos bien droit dans le fauteuil du salon, elle n’était pas très à l’aise.
Rien n’avait changé pourtant. Les meubles étaient les mêmes que ceux qu’elle avait connus. Les couleurs étaient moins vives que dans son souvenir, mais c’étaient les mêmes couleurs. Les lourds rideaux de velours dans lesquelles elle aimait se cacher quand elle était petite n’avaient pas été changés. L’ensemble lui donnait une impression de pesanteur, de poussière. Comme si la vie n’avait pas suivi son cours.
Elle se sentait tellement mieux chez elle, dans l’appartement qu’elle avait tenu à décorer elle-même. Les murs y étaient blancs. Il n’y avait pas de rideaux aux fenêtres, pour laisser entrer la lumière. Cette luminosité qu’elle cherchait en permanence avec son appareil photo comme on cherche un trésor.
Sur les murs elle avait disposé différents clichés qu’elle affectionnait. Des photos en noir et blanc prises sur le vif. Des scènes de vie.
Son canapé en velours rouge contrastait avec l’ensemble et donnait à la pièce un aspect chaleureux. Elle avait disposé sur le sol des tapis épais, sur lesquels elle aimait marcher pieds nus. Elle ne portait jamais de chaussures chez elle.
Tout le contraire de la maison dans laquelle elle avait grandi au fond.
Il s’était passé quelques jours depuis le coup de fil passé à sa mère. Leur conversation avait été brève et assez froide. Sa mère lui avait appris que son père était très malade. Sans qu’elle ne prononce le mot, Clara avait compris qu’il s’agissait d’un cancer.
Sa mère n’avait pas vraiment manifesté le désir de la revoir. Elle n’avait pas non plus émis de regrets sur ces années écoulées.
Malgré tout, Clara avait pris un train direction la maison de son enfance. C’était son père après tout. Elle ressentait comme une obligation. Elle ne voulait pas risquer un jour de regretter de ne pas avoir été présente.
Sa mère l’avait accueilli en lui tendant simplement la joue. Pas de bras ouverts. Pas de main enveloppante sur les épaules.
Son père, lui, ne l’avait pas reconnue et cela lui avait serré le cœur. Sa peau était parcheminée, de cette couleur un peu bleutée des veines saillantes.
Elle avait demandé à sa mère de la laisser seule avec lui.
Elle lui avait demandé pardon. Elle ne regrettait en aucune manière la décision qu’elle avait prise il y a dix ans. Si c’était à refaire elle n’hésiterait pas une seconde. Mais elle ne l’avait pas fait dans le but de leur faire de la peine ou de les blesser.
Elle avait eu l’impression qu’il comprenait ce qu’elle lui disait. Pendant une fraction de seconde, elle avait même cru que lui aussi lui demandait pardon d’un regard. Ou peut-être qu’elle avait voulu le croire. Peu importe, elle s’était sentie mieux.
Son père était désormais inconscient. Il régnait dans la maison un silence de plomb, un silence de ceux qui vous oppressent, qui vous font entendre les battements de votre cœur comme des bruits de tambour.
Assise dans le fauteuil qui fut celui de son père, elle observait sa mère. Ses traits étaient figés. Ses lèvres pincées ne formaient plus qu’une mince ligne. Son regard avait perdu tout éclat. Il était dur, incisif.
Si elle avait eu son appareil avec elle, Clara l’aurait prise en photo. Avec quelques retouches, elle savait qu’elle pouvait rendre au visage de sa mère un peu de douceur. Elle se souvenait du visage de sa mère avant son départ. Tellement différent de celui qu’elle affichait aujourd’hui.
Elles n’avaient pas échangé beaucoup de paroles. Clara ne savait pas trop par où commencer. Sa mère était murée dans le chagrin. Et il y avait entre elles deux cette histoire de mariage annulé. Cette décision qu’elle avait prise. Cette décision qu’ils avaient reçue comme une humiliation.
Clara s’apprêtait à dire quelque chose mais elle fut interrompue par l’arrivée d’un visiteur.
Sa mère se leva pour le saluer. Comme il regardait dans la direction de Clara, elle fit les présentations.
– Clara, voici Mr Robert Duchamp. C’est le notaire de la famille. Robert, voici ma fille Clara.
Clara se souvenait vaguement du notaire qui avait élaboré à l’époque le contrat pour son mariage avec Dimitri. Mais le Robert Duchamp dont elle se rappelait était un homme hors d’âge aux cheveux blancs et à la démarche hésitante. L’homme qui se tenait face à elle devait avoir sensiblement son âge.
L’homme lui tendit la main.
– Appelez moi Rob. Mon père m’a parlé de vous. Je suis ravie de voir que vous êtes finalement sortie de l’hôpital.
– De l’hôpital ?
Sa mère la foudroya du regard.
– Mais oui Clara. De l’hôpital. Tu sais il n’y a pas de honte à avoir. Tu étais malade. Il fallait te faire soigner. Ca arrive dans toutes les familles.
La stupeur la fit chanceler. Voilà donc ce que sa mère avait raconté pour expliquer son brusque départ et l’annulation du mariage. Elle avait inventé une maladie. Une maladie mentale sans doute. Une qui avait du déclencher de la sympathie vis à vis de sa mère. Jamais elle ne se serait doutée d’une chose pareille.
– Veuillez m’excuser, comment dois-je vous appeler déjà ? Ah oui Rob ! Donc veuillez m’excuser, Rob, mais je ne sors pas du tout de l’hôpital, je suis parfaitement saine d’esprit figurez-vous.
– Si vous le dites ! Tant mieux pour vous !
Il fit quelques pas vers sa mère et lui prit le bras. Puis il se dirigea vers le bureau de son père. La conversation était close.
Quelle suffisance ! Et quel surnom ridicule ! Elle bouillait. Et elle en voulait à sa mère de l’avoir fait passer pour folle. D’avoir inventé ce mensonge ridicule. Toute sa famille, tous ses amis de l’époque avaient donc du avoir cette version. Voilà pourquoi elle n’avait pas eu de nouvelles de personne. Elle en avait souffert.
Et ce notaire qui ne la connaissait même pas qui se permettait une remarque sarcastique.
Elle était venue en mémoire de son père. Il allait maintenant lui falloir rétablir la vérité.
Elle attrapa son manteau et sortit prendre l’air.
Waouw! l’asile, je l’avait pas vu venir celui là! j’attends avec impatience l’explication avec la mère… et j’ai fait quelque chose de ton cormichon…
J’ai hate de lire ce que tu as fait de mon cornichon !!! C’est publié déjà ?
Oui… pas tout à fait une nouvelle mais tu verras!
J’ai lu j’ai lu !! C’est très bien écrit !!
Merci!
Ça sent la suite, ça sent la suite !! Chouette chouette chouette !!
Je ne te le dirai jms assez mis j’adore lire tes histoires !!
Oui il va y avoir une suite. Sans doute de quelques épisodes. J’ai quelques idées. Après il m’en viendra surement d’autres en écrivant donc si ca se trouve ca va faire comme avec Juliette.
Tu as bien choisi le prénom, si je ne me trompe pas tante Clara dans ma sorcière bien aimée n’avait pas toute sa tête! 😉 Trêve de plaisanterie, j’ai beaucoup aimé cette suite. Merci de ne pas t’être trop étendue sur certains passages (tu vois ce que je veux dire…). Hâte de connaitre la suite… Va-t-il y avoir une idylle entre Clara et Rob???? 🙂
Tu verras bien !! 😉
Et oui j’ai pensé évidemment à toi pour certains aspects….
suspens !!! géant !!
Merci !!!!!
La suiiite! Je t’ai découverte tard mais je me régale! Tes héroïnes sont toutes attachantes!
Merci beaucoup !!!! Ca fait toujours plaisir d’avoir de nouveaux lecteurs ! 🙂
j’attend impatiemment la suite! Je sais que je vais me régaler!
<3
Merci pour ton enthousiasme !!!
L’avantage d’avoir du retard dans la lecture, c’est que je peux lire tous les épisodes à la suite et celui là étant tellement bien, je cours vite vite vite lire la suite …
Tu ne veux pas être déçue du voyage… 😉