Féminin, vous avez dit féminin…
Il paraitrait que l’on n’a pas le droit de dire « Madame Le Président de l’Assemblée Nationale ».
Il paraitrait qu’on doit dire « Madame La Présidente de l’Assemblée Nationale ».
Il paraitrait qu’il existe une autorisation de féminiser l’ensemble du vocabulaire de la langue française.
Il paraitrait que ne pas le faire c’est sexiste, mysogine et tous pleins de mots du même genre… Féminin ou masculin d’ailleurs ? Je pose la question…
Je croyais moi, connement sans doute, que ce qui était important c’est qu’une femme soit présidente (ou président) de l’Assemblée Nationale. Féminin ou masculin peu importe au vu du perchoir.
Il paraitrait que j’ai tort. Qu’il faut dire OBLIGATOIREMENT « Madame La Présidente »
Oui, mais alors, comment fait-on pour les marins ? Pour les femmes, on doit dire les marines ? Ou alors les marinières peut-être ? Vous me direz c’est peut-être logique, rapport à la moule…
Et pour les avocats ? On dit « Maitre » faut-il dire « Maitresse » dès lors que sous la robe il y a des seins qui pointent ?
On entend aussi pourtant dans les prétoires « madame le juge ». Manifestement, dans cette enceinte la cela ne choque personne. Peut-être parce que le bonhomme ou la bonne femme assise sur le fauteuil fait un peu peur en même temps.
Le docteur a sa doctoresse. Le notaire doit-il avoir sa notairesse ? Question de respect cela va sans dire.
Il paraitrait que c’est pareil pour les auteurs. Une femme auteure ca n’est pas assez féminisée. Il faut dire « autrice ». Bah oui comme acteur/actrice, on doit dire auteur/autrice. Moi si on me demande mon avis, je serais déjà bien contente d’être une auteure. Et que même si on m’enlève le « e », je ne dirais rien. Tant qu’il y a les livres au bout de la plume et dans les rayonnages des librairies, le « e » me semblera superflu.
En tout cas, quand on féminise les mots et les professions, ca veut dire qu’on est respectueux de la femme. Pour sur !
Bon, on peut éventuellement la payer moins cher que les hommes (ca on s’en fout en fait manifestement) tant qu’elle a son appellation féminisée… Oui hein, on dit déjà madame la directrice, elle va pas nous faire chier non plus la bonne femme pour avoir le même salaire qu’un homme. Faut pas pousser non plus.
Il paraitrait que dire « Madame La Présidente de l’Assemblée Nationale » c’est un combat féministe.
Il paraitrait que ces féministes la n’ont pas grand chose à foutre de leurs journées.
Il paraitrait que ce n’est que mon avis. On dit UN avis d’ailleurs. Sans doute a-t-il donc moins de valeur que s’il était féminisé. C’est vrai qu’UNE avis d’une AUTRICE, sans déconner, ca en aurait de la gueule.
Je suis assez d’accord avec toi sur le fait qu’il y a des combats féministes bien plus important que ça.
Ceci dit et pour revenir à l’incident dont tu parles, la Présidente l’a prévenu plusieurs fois et c’est dans la loi. S’il ne l’a pas appelé comme il faut c’est clairement pour la dénigrer du fait que ce soit une femme. Je trouve donc normal qu’on ne l’ai pas laissé faire.
Et oui ce n’est pas très important mais franchement ça ne me semble pas bien compliqué à faire, et quand même bénéfique.
Pour moi le « le » ou le « la » n’a aucune importance. Ca n’aurait pas du en avoir pour elle. Elle préside l’Assemblée nationale ca a pour moi bien plus de valeur pour la cause féministe que son appellation.
Après bien sur qu’il pouvait dire « madame la présidente » et que tout ca c’est une histoire d’ego. Bien sur.
Moi je ne crois pas que le genre grammatical d’un mot en détermine la valeur.
Surement plus facile de perdre 15 jours à débattre sur ce sujet que de mettre en place une vrai égalité de traitement. Faut dire que ces Messieurs/Dames de l’AN ne connaissent pas le plafond de verre.
Ca c’est sur ! Moi je vais commencer le combat pour la reconnaissance des « autrices » ! 🙂
Bonjour
je milite régulièrement pour l’emploi du féminin, pour qu’on pense aux femmes, pour que le peu de femmes qui est là ait la sensation d’exister.
Je suis ingénieure, docteure, mathématicienne et informaticienne : souvent bien seule parmi des hommes.
On a du mal à attirer les jeunes filles vers les sciences, informatique et mathématique en particulier. Féminiser les mots, cela permet à celles qui envisagent cette voie de savoir que c’est possible. Si toutes les informations sur le sujet sont au masculin, elles se sentent (encore plus) exclues.
Au quotidien, je trouve cela pesant d’avoir l’impression de ne pas exister. Il arrive que certains disent « bonjour messieurs » pour s’adresser à une assemblée pas uniquement masculine. Il arrive très souvent que l’on oublie complètement de proposer des femmes pour siéger dans les différents comités de décision, il faut une loi pour cela, si si ! Et ce ne sont que deux exemples. Et il m’a fallu longtemps pour m’avouer que cela me pesait.
Quant à savoir s’il y a des combats plus ou moins importants : chacun-e le sien, si tout le monde se charge d’un ou plusieurs combats, sans dénigrer les autres, tout avancera ! Allez voir http://www.toutalego.com/2014/08/le-brevet-de-feminisme-ou-le-mythe-de.html pour savoir combien il est exaspérant (et coutumier) d’entendre ce genre d’arguments sur l’importance plus ou moins prioritaire de tel ou tel combat.
C »est la première fois que je commente, c’est pour un coup de gueule moi aussi : quand on est satisfait, on ne se manifeste jamais !
Alors continuez d’écrire… et de réfléchir !
Amicalement
Maman 3.0 (qui n’a pas « que ça à faire », j’ai aussi 3 enfants entre 9 et 6 ans, un job plus qu’à plein temps, une maison, un jardin etc. etc.)
Merci d’avoir pris le temps de commenter ce billet. La forme est humoristique même si le fond est sérieux. Je ne crois pas, mais ce n’est que mon avis, que l’on devrait accorder à un mot plus ou moins de valeur selon son genre grammatical. Je ne sais pas si la féminisation des mots attirera plus de filles dans certaines professions. Le sentiment d’exclusion est sans doute bien plus profond qu’un simple genre grammatical.
J’enseigne la législation aux étudiants sages-femmes depuis des années et parmi les sages-femmes il y a aujourd’hui de plus en plus de garçons et c’est tant mieux. Et aucun d’entre eux ne militent pour un changement du terme. Ils sont sages-femmes. Parce que c’est ainsi que se nomme la profession.
Le billet de Sophie gourion, que je lis régulièrement est un très bon billet. En effet, vous avez raison, il n’y a pas de petits combats. La dessus je ne peux qu’aller dans votre sens et dans le sien. Ce que je déplore c’est que de cette histoire de « madame le président de l’assemblée nationale » on n’aie parlé que du « le » ou du « la ». Les émissions de radio que j’ai écoutées à ce sujet se sont focalisées la dessus au lieu d’élargir le débat et de l’emmener sur les inégalités. Et c’est bien dommage à mon sens.
J’oubliais, j’espère que vous n’hésiterez pas à lire d’autres billets sur le blog ! Et à commenter si ca vous plait ! 🙂
Je lis régulièrement, même si je commente pour la première fois. C’est pour cela que je terminais par un encouragement : continuez à écrire et je continuerai à vous lire… souvent silencieusement, comme jusqu’à présent !
Amicalement
Maman 3.0
Je souligne alors l’effort du commentaire et j’apprécie la démarche. Même pour le commentaire coup de gueule ! 😉