Et tel un boxeur se relever.
Sur le ring, il y a deux boxers. C’est toujours comme ca que ça se passe. Et parmi les deux boxeurs, il y en a qui doit gagner. L’un des deux doit envoyer si possible l’autre au tapis. C’est la règle du jeu.
Il y a un petit boxeur. C’est son tout premier combat. Sa fierté d’être là n’a d’égal que sa rage de vaincre. Il sautille d’un pied sur l’autre. Il fait quelques pas chassés. Il regarde du coin de l’œil l’adversaire en face de lui. Un vieux de la vieille du ring. Plus gros, peut-être plus fort. Mais il s’est promis de ne pas se laisser impressionner. Il s’est promis de tout donner.
Le gong retentit, le petit boxeur s’avance d’un pas décidé et rapide. Il monte sa garde, il se prépare à parer les coups. Il lance quelques droites. Il est mobile sur ses jambes. Il prend confiance. Il se dit que l’autre est trop vieux, pas assez rapide. Il se dit qu’il va s’imposer. Que ce sera facile.
C’est alors qu’il prend un premier coup le petit boxeur. Il avait baissé sa garde. L’autre en a profité. Un crochet du droit qui n’a pas manqué sa cible. Il est sonné le petit boxeur. Il vacille. Il manque perdre l’équilibre. Mais il se reprend. Il va voir ce qu’il va voir l’autre. Il se précipite sur lui. Sans doute trop vite, sans doute maladroitement. Mal positionné. Il prend un deuxième coup. Plus fort encore que le premier.
Il voit des étoiles le petit boxeur. Pas le temps de se remettre, l’autre est sur lui. Les coups pleuvent. Crochet du droit, crochet du gauche, uppercut. Il goute du gant de boxe. Il en a plein la mâchoire. Il en a plein l’orgueil.
Il s’écroule sur le sol. Ses bras ne le portent plus. Il s’effondre. Il entend les cris du public. Les gens qui le huent. Ceux qui l’encouragent. Tous les sons sont assourdis comme dans du coton. Il essaye de prendre appui pour se relever, il n’y arrive pas.
Il se dit qu’il va perdre le petit boxeur. Qu’il n’est pas de taille. Qu’il a eu tort de vouloir se mesurer à l’autre en face. Il se dit qu’il va tout arrêter. Il entend l’arbitre qui commence le décompte.
1. 2. 3…
Il repense aux heures d’entrainement le petit boxeur. A tous ces coups portés contre un sac. Jusqu’à se faire mal. Il repense au plaisir qu’il ressentait à chaque frappe. A l’adrénaline qui l’envahissait.
4. 5…
Il pense à ses amis aussi le petit boxeur. Ses amis qui croient en lui. Qui sont venus le voir combattre ce soir. Il ne les voit pas. Il ne les voit plus.
Mais il sait qu’ils sont la. Il sait qu’ils essaient de lui envoyer du courage et de la force. La force de se relever. La force de ne pas baisser les bras. La force.
Il puise dans ce qu’il a au plus profond de lui le petit boxeur. Il se dit qu’il ne peut pas abandonner comme ca, là, à peine au bout de cinq minutes. Pas dès son premier combat. Perdre peut-être, mais pas par KO.
Alors, il se relève le petit boxeur. Il se relève et il se remet sur ses appuis. L’autre est la, un vague sourire aux lèvres. Un sourire qui lui dit « t’en veux encore ? T’as pas encore compris ? » Un sourire qui dit « Tu ne fais pas le poids ».
Il se jette plus qu’il ne s’élance le petit boxeur, avec toute sa volonté, avec toute son envie. Il se jette. Il frappe, aussi fort qu’il le peut. Il retient sa respiration. Il donne des coups, il en prend. Il ne réfléchit plus. Il combat. Il va perdre peut-être. Sans doute même. Mais il aura combattu.
Oui, il s’est relevé le petit boxeur.
Jaim
Concis. Efficace. 🙂
Lol j’ai été honteusement coupée!!!
Bref j’aime beaucoup!
Panache, sobriété, émotion… Bravo
Je pense comprendre à qui et quoi tu fais allusion. Bon courage et lâche pas l’affaire! Biz V.
Je ne lache rien !! Je repars au combat. Aujourd’hui même. 🙂
Félicitations, je crois en toi….
Merci ma belle !
Tu nous prépares une petite victoire par KO 😉
J’en sais rien.. En tout cas je m’en donne les moyens ! 🙂