1 vendredi / 1 nouvelle – Jenny #6
Cette fois-ci c’est la fin. Il faut dire au-revoir à Jenny. J’espère sincèrement que vous l’avez aimée autant que moi.
Jenny #6
– Comment est-ce que vous connaissez mon prénom ? On se connaît ?
– Tu ne me reconnais pas ? C’est vrai que cela fait quelques années. Je ne t’ai pas reconnue tout de suite non plus. Tu as… un peu changé.
– Votre regard m’est vaguement familier, mais rien de plus. Vous devez faire erreur, je ne pense pas que l’on se connaisse.
– Mais, c’est moi, Tom. Tu sais le gars avec qui tu étais au collège. Le gars que tu as…
Jenny rougit légèrement. Tom. Son premier émoi d’adolescente. Son premier baiser.
– Je crois que tu te souviens maintenant.
Il lui sourit, de ce sourire franc qu’il avait déjà à l’âge de 14 ans. Un sourire qui réchauffe, un sourire qui enveloppe.
– Tom, c’est bien toi ? Mais c’est incroyable. Après toutes ces années. Et tu es…
– Flic ? Oui, je suis flic. Tu sais des livres dont tu es le héros à l’école de police, il n’y a qu’un pas au fond. J’en rêvais depuis que je sui gosse. Et toi, tu es…
– Paumée, Désespérée et sans doute Meurtrière ? Oui… Comme tu le vois. Mais tu sais, je voulais arrêter. C’est pour cela que je suis allée à cet entretien. Cette vie… Tout ca…
Elle balaye la pièce avec le bras.
– Je n’en pouvais plus. Je n’ose imaginer ce que tu penses de la petite Jenny si sage que tu as connue. Réduite à vendre son corps.
– Je me disais que je trouve toujours aussi jolie. Et que l’on ne doit jamais juger sans savoir.
Il lui tend la main.
– On ne va pas rester la par terre. Vient on va aller s’asseoir. Et si tu as de quoi me faire un petit café, je suis preneur.
Elle hésite quelques secondes, est-ce qu’elle est prête à lui déballer tout sa vie minable ? A lui raconter le suicide de sa mère, les années de galère, la peur, la solitude. Le besoin de fric. Le trottoir. Les clients. Est-ce qu’elle a envie qu’il modifie l’image qu’il a d’elle ? Qu’elle devienne pour lui une prostituée parmi tant d’autre ? Et plus seulement la fille qu’il a embrassé quand il avait 14 ans.
Elle le regarde. Ses yeux sont d’une telle bienveillance. Elle a tellement besoin d’une épaule pour pleurer, de bras pour l’entourer. Et puis, c’est Tom. Elle lui saisit la main. D’un geste ferme il la relève et l’attire à lui. Il la prend dans ses bras. Cela fait tellement longtemps qu’elle se raidit. Et puis sa chaleur, son odeur agissent sur celle comme un baume. Elle se détend. Elle s’abandonne. Elle sent ses défenses qui cèdent une à une, comme une digue assaillie par les vagues. Elle commence à pleurer. D’abord discrètement puis à gros sanglots. Tom resserre son étreinte, lui caresse les cheveux.
Les minutes s’écoulent sans qu’aucun des deux ne brisent le silence. Ses pleurs s’apaisent. Elle se sent vidée de toute énergie. Elle a l’impression que lorsqu’il s’écartera ses jambes ne pourront même pus supporter son poids.
– Allez viens, je crois que toi aussi tu as besoin d’un remontant.
Une fois dans la cuisine, elle le voit s’affairer et fouiller dans les placards. Elle n’a pas la force de protester. Il sort ses dosettes de café soluble, puis cherhce la bouilloire.
– je suis désolée, ca ne sera pas sans doute le meilleur café que tu aies bu.
– Ce qui compte ce n’est pas le breuvage mais la personne avec laquelle on le partage.
Elle baisse les yeux. Elle est émue. Emotion qu’elle n’avait plus ressentie depuis longtemps. Une fois l’eau chaude, il remplit deux tasses. Il s’asseoit à son tour autour de table. Elle pose les mains sur la tasse, elle est bouillante, mais bizarrement ca lui fait du bien. Elle a l’impression que chaque fibre de son être est enfermée dans une gangue de glace. Elle porte la tasse à ses lèvres et boit une gorgée. Elle ferme les yeux et se concentre sur la progression du liquide. Elle sent son corps qui se réchauffe petit à petit.
– J’ai appris pour ta mère tu sais. J’aurais voulu faire quelque chose, vraiment. Mais tu as quitté la ville quasiment dès le lendemain. Je me suis longtemps demandé ce que tu étais devenu.
– Tu sais quand son seul parent décide de se tirer une balle dans la tête, les solutions ne sont pas nombreuses pour ceux qui lui survivent. Je suis partie dans un foyer, puis dans une famille d’accueil. Puis une autre. Enfin tu sais quoi. Le cliché de la gosse ballottée de famille d’accueil en famille d’accueil. Et puis ensuite, tout ça…
– Je comprends. Jusqu’au moment où ce gros dégeulasse pose ses mains sur toi et tente d’abuser de ce dont il a déjà usé c’est ca ?
– Il est… Mort ?
– Non. Il est dans un sale état, mais il n’est pas mort. Les médecins sont plutôt optimiste. Je ne sais pas si au fond tu vas prendre ça comme une bonne ou une mauvaise nouvelle.
– Une bonne. Je t’assure. Je ne voulais pas… Enfin si je voulais qu’il ait mal… Mais jamais je n’aurais fait quoique ce soit s’il ne s’était pas jette sur moi.
Elle réalise d’un coup qu’elle a devant elle un flic et qu’il pourra utiliser chaque parole qu’elle prononce. Elle a peur soudain et de nouveau se raidit. Tom s’aperçoit de son trouble. Il se lève et s’approche d’elle.
– Hé Jenny, pourquoi as-tu peur de moi. Je sais que tu n’as rien fait de mal. Et tout le monde le sait. Il y avait dans le bureau de ce type une caméra vidéo. Le visionnage des bandes est très clair, même sans le son. Personne ne doutera un seul instant que tu as simplement cherché à te défendre. Et si j’en crois les premiers témoignages que j’ai pu recueillir, ce type était loin d’en être à son coup d’essai.
– Tu es sur ? Enfin je veux dire, tu ne me racontes pas d’histoire pour m’emmener en cellule sans résistance ?
Il éclate de rire.
– Tu as trop regardé les séries toi. Non je ne te raconte pas d’histoire. Bien sur ce sera plus facile si tu viens avec moi faire une déposition. Mais il n’y aura pas de cellule je t’assure.
Elle tente de rire à son tour. Mais le son qui sort de sa bouche ressemble plutôt à un couinement. C’est un début. Un nouveau départ. Désormais, il y a Tom.
enfin….
je le savais….. enfin une fin heureuse ça change!
bises
Voila !!! 🙂
Une. Histoire qui se finit bien ^^.
Je suis aùoureuse de Tom nah! etça fait du bien une fin heureuse. J’aime j’aime j’aime…
Ne lâche rien!
Je ne peux pas ecrire une fin qui ne soit pas heureuse. Ce n’est pas possible que ca finisse mal ! Moi je veux ecrire des feel good book ! 🙂
Très jolie fin !
Merci pour cette histoire !
Merci !!!!!!
Belle fin, mais déçue de la quitter…
Il faut bien ! Mais j’avoue que je suis vraiment tres heureuse que mes lecteurs s’attachent aux personnages que je peux inventer. C’est ma vraie recompense d’auteure.
Moi j’aurais bien voulu savoir la suite encore…
Peut etre un jour. Mais pour le moment il faut dire au revoir a jenny !
Haaaa la happy end !! Bye, bye Jenny, et bonne nouvelle vie 😉
Je n’ai pas pu m’en empecher ! Il faut que les histoires se terminent bien, spa possible sinon ! 😉
Avec 1 semaine de retard… J’ADOOOOOOORRRRREEEEE
<3 <3 <3
Merci pour cet évasion quotidienne
Et ce roman? plein de bisous ma belle
J’elabore, j’elabore… Dc ca avance. 😉