S’aimer…
« J’en ai marre de mon gros ventre/grosse cuisse/gros cul
Et mon nez il est atroce, il a une grosse bosse, on dirait une patate, il est crochu
Et je suis pleine de cellulite, je pèse une tonne, j’ai un bourrelet qui dépasse du jean
Et puis je suis pleine de boutons, j’ai une peau de merde
Et mes cheveux alors, ternes, filasses… »
Toutes ces phrases je les lis en ce moment sur les réseaux sociaux. J’en ai moi-même prononcées certaines. Souvent. Trop souvent.
Se détester. Encore et toujours. Se détester. Partout, tout le temps.
Ca bouffe de l’énergie. Ca épuise.
Plus on se regarde et plus on se trouve moche, plus on se trouve moche et plus on se déteste, plus on se déteste et plus on se trouve moche, plus on se trouve moche et plus on se regarde pour voir combien on est moche. Vous avez compris l’idée.
Et puis un jour, on en a marre de tout ça. Un jour ou on est tellement fatiguée de se trouver moche que l’on a même plus le courage de se regarder.
On se demande ce que ca nous a apporté de se détester ? Est-ce que l’on se sent mieux ? Est-ce que l’on a réussi à faire un régime pour se sentir moins grosse ?
La vie toute entière n’a tourné qu’autour de cette détestation, énergie négative s’il en est. Rien n’en ressort. Rien, je vous assure.
Alors un jour, on se dit qu’il est peut-être temps de changer de stratégie. Qu’il est peut être temps d’inverser la tendance. S’aimer plutôt que de se détester. Se concentrer sur ce qui vaut la peine plutôt que sur ce qui nous déplait.
Bien sur le cul reste le même, la cellulite est toujours la, la peau acnéique demeure malgré les dizaines qui défilent. Certes. Mais à côté, apparaissent les jolis yeux, le sourire pas trop mal, les seins appétissants ou toute autre chose que l’on ne savait pas ou plus être la.
L’énergie négative devient positive. On se dit que l’on ne se réduit pas finalement à ce cul trop gros et à ses cuisses trop larges. Que l’on est autre chose. Que l’on vaut la peine.
Combien sommes-nous à nous détester ? Combien ? A nous rendre malheureuse. Oui je dis nous, parce que ce ne sont pas les autres, c’est bien notre perception, notre analyse qui nous auto fait du mal. Combien d’entre nous ont oublié qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même et que la bienveillance commence d’abord envers soi ?
Partout je vois des filles qui sont mal dans leur peau, qui ne supportent plus leur image. J’ai été de ces filles la. J’ai fait partie du lot de celles pour qui le miroir était un supplice. Et pour me détester encore un peu plus, je me surnommais « grosse vache ». Ca c’est qui s’appelle de l’auto-destruction.
Aujourd’hui, je suis toujours celle qui a des kilos en trop, beaucoup de kilos en trop, je suis toujours ce corps avec des bourrelets. Oui, toujours. Mais je suis aussi cette fille plutôt sympa, pleine de vie, qui aime rire, qui aime parler (des heures), débattre (des heures aussi). Je suis cette fille qui a le contact plutôt facile, qui aime rencontrer les gens, qui a de l’empathie. Et j’ai décidé que cela avait bien plus d’importance que le reste.
Il n’est jamais trop tard pour décider qu’il est temps de s’aimer. On ne s’aime pas du jour au lendemain, mais on peut décider tout de suite, en l’espace d’une seconde qu’à partir de cet instant on s’engage à le faire.
Tout le monde en est capable. Tout le monde. J’en suis convaincue.
Chaque jour, on se lève et on se concentre sur le beau, sur le bon. A quoi bon s’attarder sur le moche et le mauvais, ca ne le fait pas disparaître de toute façon.
S’aimer au lieu de se détester.
S’aimer parce que c’est essentiel.
S’aimer parce que rien n’a plus d’importance.
S’aimer.
Tellement vrai et tellement essentiel !
Merci beaucoup !
Moi jte kiffe d’abord!!
(J’ai eu la même démarche que toi. Les grossesses m’ont aidées a admettre que le corps changeait et que c’était bien, beau)
Et moi je te love !!!! 🙂
Tu as tellement raison!!! Mais ce recul on ne peut le prendre qu’à un certain âge…
Je ne sais pas. Je pense qu’on peut avoir le déclic un peu à n’importe quel moment. Après pour y parvenir vraiment sans doute que les années aident. J’espère que ce billet sera largement lu et que des filles mal dans leur peau auront ce déclic. C’est pour ca que je l’ai écrit.
J’ai viré tous les miroirs de chez moi, ce qui me permet de ne plus déprimer quand je m’aperçois et de ne plus chercher à m’apercevoir. Ça me repose!
Je fais avec.
Ca te repose, mais c’est dommage de ne plus pouvoir apercevoir ce qui est joli, car il y a forcément du joli, du qui te plait. 🙂
Mais je sais ce que c’est, je comprends cette hantise du miroir.
J’en reste persuadée, les années nous sont bénéfiques pour s’aimer. Il faut travailler sur soi même, beaucoup.
Oui c’est un travail sur soi. Un travail qui prend du temps. Plus le nb d’années de détestation aura été grand et plus le temps pour parvenir à s’aimer sera sans doute long. Mais le déclic, ce moment ou l’on se dit : j’en ai marre, je fais autrement. Ce déclic la, il peut s’obtenir tôt, si tant est que l’on comprend combien se détester nous rend encore plus malheureux que ce corps qui est le notre. C’est ca que j’ai voulu partager dans ce billet. Parce qu’en ce moment je ne lis que des gens qui se sentent mal, qui ont du mal à ne serait-ce que se lever le matin tellement ils ne s’aiment pas. Et ce ne sont pas des ado, ce sont des gens comme moi, et je me dis que si je peux aider ne serai-ce qu’un tout petit peu à ce qu’ils se disent « oui elle a raison, ca suffit » et bien je serais heureuse pour eux. Bien sur, tout commence par la suite, rien n’est fait, c’est un travail de s’accepter, comme tu le dis, il faut travailler sur soi. Mais au final, quand je regarde mon propre parcours, j’ai le sentiment que le travail d’acceptation a été infiniment moins douloureux que tout le travail de sape. Et que toutes ces années à me dire « allez vas y grosse vache » m’ont fait bien plus de mal que celles où j’ai commencé à me dire « tiens tu as de jolis yeux ».
Je ne dis pas que c’est facile, que du jour au lendemain tout peux changer. Je dis seulement que l’on peut décider que cela va changer, que l’on peut se dire un jour que l’on va essayer de s’aimer et commencer à tout faire pour. Ensuite oui, tu as raison, c’est un long travail.
plus facile a dire qu’a FAIRE
Bien sur. Oui c’est vrai c’est plus facile à dire qu’à faire. J’en sais quelque chose. On peut se contenter de ca. De se dire « ouais c’est bien beau, c’est facile à dire » et continuer à se sentir mal dans sa peau toute sa vie. Parce que même si c’est plus facile à dire qu’à faire il n’empeche que se contenter de le dire n’apporte pas de sérénité. Si tu savais le nombre de fois ou je me suis hai en me regardant dans la glace, le nb de fois ou j’ai attrapé à pleine main toute cette peau qui dépassait et ou je l’ai tiré de toutes mes forces, à m’en faire mal. Ou je suis allée dans les magasins pour essayer des vêtements en taille 40 alors que je savais bien que je ne rentrerais pas dedans. Pour me faire du mal, pour me détester encore plus. Alors oui c’est sur c’est plus facile à dire qu’à faire, mais l’important un jour c’est de décider de le faire. Et je te garantis (parce que je suis passée par la) qu’au final, le chemin pour le faire est moins douloureux que celui que l’on suit lorsque l’on se déteste et que l’on cherche à détruire toujours un peu plus l’image que l’on a de soi.