1 vendredi / 1 nouvelle – Candice
La nouvelle de la semaine dernière vous a plus je crois. Et ca me fait plaisir. J’ai le sentiment que vous aimez lorsque j’écris de la romance. La Sophie Kinsella qui dort en moi (bon d’accord ca manque de modestie mais tant pis !) est bien entendu d’accord avec vous. J’ai donc réfléchi et j’ai trouvé une nouvelle histoire à épisodes. Une de celles qui je l’espère vous tiendra en haleine comme pour Juliette. Mais patience, ce sera pour la semaine prochaine.
Cette semaine, je renoue avec un genre qui me tient à cœur. Je ne vous en dis pas plus…
Candice
Dans la vie il y a deux catégories de personnes. Les gens quelconques, sur lesquels on ne se retourne pas dans la rue. Ni beau, ni laid. Ceux dont on ne se souvient pas. Qui ont une vie bien organisée, presque triste et morne. Je fais partie de cette première catégorie je crois. Et puis il y a les gens comme Candice. Ceux qui illuminent une pièce de leur présence, que l’on remarque en moins de deux secondes. Ceux qui éblouissent par leur répartie, leur humour ou leur beauté. Parfois le tout ensemble.
Je me souviens de la première fois où je l’ai vue. Je rentrais du boulot après une journée semblable à toutes les autres, terne et ennuyeuse. Une journée de classement de dossiers, de réponse au téléphone, de lettres à taper… Une journée de secrétaire comme toutes mes journées de secrétaire depuis 5 ans.
Je rejoignais mon 8ème sans ascenseur, et elle était là. Assise par terre adossée à ma porte. Elle venait de rompre avec son copain et il l’avait foutue dehors. Elle avait à côté d’elle une énorme valise. Jamais je n’en avais vu de telle. Elle m’avait croisé à plusieurs reprises dans les escaliers, je lui avais paru sympa m’avait-elle dit. Bref, elle ne savait pas où aller, je lui avais ouvert ma porte.
Ce soir là, elle avait décrété qu’elle et moi on passerait une soirée filles. C’était une première pour moi. Elle avait trouvé dans mes placards de quoi nous faire des cocktails. Elle avait ouvert son énorme valise et sorti un nombre impressionnants de vernis à ongles. On avait bu, on avait regardé des comédies romantiques, on avait testé tous les vernis, une couleur par doigts.
C’était il y a 3 semaines. Je lui avais proposé de rester le temps qu’il lui faudrait pour se retourner. En fait j’avais peur que tout ca s’arrête, je voulais qu’elle reste avec moi pour toujours.
Ma vie depuis Candice s’est transformée en une sorte d’immense fête foraine. Elle fait de chaque soirée quelque chose de joyeux. Même lorsqu’il n’y a que des croque monsieur dans le frigo, elle parvient à faire de ce moment un moment exceptionnel.
Depuis qu’elle vit avec moi, chaque soir lorsque j’ouvre la porte, je me dis que peut-être elle ne sera plus là. Je ne sais pas ce qui peut lui plaire chez moi, hormis le gîte et le couvert. Je ne suis pas frondeuse, je suis incapable de draguer des inconnus dans des bars, je n’ai rien de passionnant à raconter. Bref je suis transparente comme fille.
Mais pourtant chaque soir elle est la.
Hier elle m’a proposé d’essayer l’une de ses robes. Une robe courte, tellement courte même que l’on ne dirait pas une robe. Et moulante. Elle m’a maquillée aussi. J’ai rigolé en voyant ma tête devant la glace. Elle m’a dit que j’étais canon, que mes journées au bureau seraient peut-être moins chiantes si je m’y pointais dans cette tenue. « Si tu veux que les autres te regardent, fais en sorte d’attirer leur regard » m’a-t-elle dit.
Ce matin, je suis partie travailler dans la robe moulante, mais sans maquillage. Un pas à la fois. Et en effet, ils m’ont regardée. Les hommes comme les femmes. Julien en a même raté une marche dans l’escalier quand il m’a croisé.
Sur le chemin, on m’a même sifflé. Moi. Ca ne m’était jamais arrivé.
Je cours presque pour me dépêcher de rentrer, pour raconter ça à Candice. Pour lui dire que tout ca c’est grâce à elle.
Je grimpe les escaliers à toute vitesse et j’ouvre la porte.
Elle est la, assise à la table. Je lui raconte ma journée, je suis tellement excitée que j’ai du mal à former mes phrases. Je m’y reprends à plusieurs reprises. Elle saute de joie. « je savais que la robe ferait des miracles » me dit-elle.
Je lui propose que l’on sorte pour fêter cela. Un diner au restaurant, c’est moi qui régale. Elle me maquille de nouveau, j’enfile une de ses paires de chaussures, une paire avec un talon vertigineux.
Je ne sais pas quoi mais je me dis que j’ai du faire quelque chose de bien pour que Candice entre dans ma vie.
Quand nous sommes prêtes, nous sortons. Je connais un restaurant italien pas très loin de mon appartement. A peine quelques rues à traverser. Nous marchons bras dessus, bras dessous. Nous rions. Je manque me casser la figure perchée sur mes hauts talons. Je me sens bien. Heureuse. Je la regarde du coin de l’œil. Candice est radieuse comme toujours. Finalement je ne fais peut-être plus partie de la catégorie des gens quelconque.
Nous arrivons devant le restaurant. Je pousse la porte. Un serveur s’avance vers nous.
– Bonsoir Mademoiselle.
– Bonsoir ! C’est possible de diner ?
– Mais tout à fait. Une personne ?
What ??? Ah non mais là, tu es en train de sous entendre qu’il faut attendre la semaine prochaine pour la suite… adieu monde cruel !
Mais non c’est pire… Y a pas de suite…. C’est une nouvelle à chute…. 😉
Rhooo une fin à la Fight Club !! La classe !
Aaaaaaaah j’aime cette comparaison !!!! 🙂
Rooohhhhh mais quel suspens encore !!!!!!!!!!!!!!
Merci !! Mais en fait, il n’y aura pas de suite.. Candice elle n’existe pas….
Même a la relecture, je persiste à penser que Candice est un fantôme. En lisant, j’ai pensé à Très chère Sadie de Kinsella justement.
Ah mais oui tu as raison, c’est du Sophie kinsella en fait ! Nan mais je m’auto-envoie des fleurs la ! (et je rêve)..
J’aurais du je crois rajouter 1 mot à la question « Une seule personne ». Elle aurait du répondre « Oui ». Pour moi Candice est un personnage qu’elle s’est inventé dans sa t^^été. Si ca se trouve elle souffre même d’un dédoublement de personnalité. Un coup elle est elle. Et un coup elle est candice…