Le temps de rien
7h30. Le réveil sonne. Au mieux je viens de dormir 7h30 d’affilée. Au plus probable, je me suis levée 4 fois dans la nuit pour chasser des monstres, ramasser un doudous, remplir une bouteille d’eau ou rallumer une veilleuse.
Réveil des enfants. Préparation du biberon, du pain au lait, installation devant la télévision. Tentative de conciliation entre d’un côté Sa Majesté de la Poupette qui veut regarder Dora et Son altesse Grand Garçon les Pokemon.
Je monte à l’étage pour tenter de m’habiller (me doucher quand j’ai le temps, qu’il n’y a pas eu de catastrophe à gérer, de romi de chien à nettoyer…), je redescends avec les vêtements des enfants.
Préparation des sacs, des goûters, du sac de sport, du sac de piscine, recherche des chaussures égarées dans l’intégralité de la maison. Le tout en leur répétant 20 fois de s’habiller. Sa Majesté de la Poupette veut s’habiller toute seule, je n’ai absolument pas le droit de l’aider. Même si elle ne trouve pas sa manche, même si c’est à l’envers. C’est la crise si jamais je veux l’aider. Son Altesse Grand Garçon est au mieux en slip devant la télé. Le reste des vêtements c’est superflu au fond.
8h25. Allez allez on active la. Si on met ces chaussures la. Non on n’a pas le droit d’emmener une poupée à l’école. Je les presse pour sortir, il faut ensuite les harnacher dans la voiture. Aller déposer son Altesse Grand Garçon d’un côté, Sa Majesté de la Poupette de l’autre. Reprendre la voiture. Rentrer à la maison qui est aussi mon bureau.
9h00. Je suis rentrée. J’attrape dans le congélateur du pain et le met au micro-ondes pour le décongeler.
Je file dans mon bureau (qui en cette période de fêtes ne ressemble plus à un bureau mais à un entrepôt de cartons pour cause de dissimulage de cadeaux de noël aux yeux des enfants pensant encore que c’est un certain barbu à manteau rouge qui les apportera d’ici quelques semaines) pour allumer mon ordinateur.
Je regarde mes mails. Souvent des dizaines. Le téléphone sonne, un client qui veut un truc voire dix dans l’heure qui vient. Je m’y mets. Mes tartines attendront.
10h30. J’ai avancé le dossier. J’ai faim. Je me dis qu’il est temps d’aller me faire mes tartines. Un mail urgent. Un nouveau coup de fil. Ca attendra.
11h30. Bon ca sert plus à rien vu l’heure d’aller me préparer des tartines. Il est bientôt l’heure de manger. Deux, trois bricoles encore et je vais préparer à manger.
12h30. Finalement les deux, trois bricoles étaient des grosses merdes à gérer. Je crève de faim. Je pourrais bouffer le chien. Elle a 14 ans peut-être que sa chair sera imbouffable en même temps. Allez je mange vite fait et ensuite j’écris.
14h. Merde il est déjà 14h. Bien entendu je n’ai pas ouvert mon PC. Je me suis perdue devant la télé, sur twitter, sur facebook, les trois à la fois, les trois en même temps. Il faut retourner bosser.
16h. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous aujourd’hui à avoir besoin de tout tout de suite dans la minute ??!! Il faut que j’aille à la poste aussi, avant que ca se ferme. Je finis juste un truc.
16h35. Merde, merde, merde. Je n’arriverais jamais à l’heure. J’attrape mon manteau. Je manque geler sur place quand j’ouvre la porte. Je saute dans la bagnole. La poste ferme à 17h, il est genre 16h50 quand je pousse la porte. L’autre jour, j’ai battu mon record, j’ai poussé la porte il était 16h59. Et bien j’peux vous dire que la p’tite dame derrière son guichet elle était moyennement, mais alors très moyennement contente de me voir.
17h20. Retour à la maison. Retour devant le PC. J’ai rien fait de ce que j’avais prévu au départ. J’ai rien barré de ma liste à faire. Il y a des choses qui sont notées dessus depuis des semaines, j’ai un peu honte. Allez je m’y attaque.
18h06. Rhaaaaaaaa Flutain, faut allez chercher les gosses. Réenfilage de manteau. Resautage dans la bagnole. Direction le centre périscolaire.
18h40. On est de retour. Je dis aux enfants d’enlever leurs manteaux et de les poser sur les chaises. Ils les enlèvent et les laissent tomber à l’endroit même où ils se trouvaient, sur le sol donc. C’est l’heure de monter au bain. Avec son lot de gestion des conflits frère/sœur, de chamailleries.
Il faut encore préparer à manger (une fois que j’ai décidé ce que je vais faire à manger).
20h30. Repas avalé. Il faut monter. Lavage de dents. Histoire à lire. Câlins. Bisous. Remplissage des bouteilles. Chaque gosse à tour de rôle bien sur. Ce serait trop simple sinon.
21h10. Voilà, toutes les émissions sont déjà commencées. Les films aussi c’est plus chiant. Débarrassage de table, rangement de la cuisine (quand j’ai le courage).
21h30. Posage de cul sur le canapé. Allez cette fois j’écris. Arf non, j’ai un article juridique à rendre pour demain / un cours à préparer, les deux à la fois.
Si on est jeudi, il me faut aussi écrire ma nouvelle du vendredi.
23h30. Bon faut monter se coucher la. Je suis crevée. Et se doucher si le matin ca n’est pas rentré dans le timing.
J’ai le temps de rien en fait. Le linge sale s’entasse dans le panier. Le linge à repasser atteint des sommets. Le linge plié qui attend d’être rangé forme une pile impressionnante qui bien sur va s’écrouler avant que j’aie le temps d’aller la ranger. Et il me faudra tout replier.
Je n’ai pas publié sur le blog depuis plusieurs jours, alors que j’ai plein d’idées de billets. J’aimerais avancer sur mon roman. J’aimerais retravailler Juliette. Je ne fais rien de tout ça. Rien. Et ca me désespère.
Les journées sont trop courtes. Les journées sont trop pleines. Les deux peut-être.
Crédit photo : We hear it
Tout pareil, avec un réveil a 6h30 et un endormissement gras vers 23h 😉
Je te plains pour le réveil a 6h30 !! Mais d’une force !!!!
La faille spatio-temporelle…
Tout à fait ! J’ai d’ailleurs failli te citer en écrivant ce billet. La fameuse faille…. 🙂
Je te rassure (ou pas 😉 ) , tu n’es pas la seule!!! Au final je fais plein de choses et pourtant toujours cette impression d’avoir rien fait. Et en tout je ne fais jamais de ce que j’ai envie de faire…
ni envie, ni prévu de faire.. Bref c’est la galère quoi ! 😉
Ma vie voilà !
A la recherche du temps perdu
Est-ce qu’un jour on dira : j’ai trop de temps, je ne sais pas quoi faire ?? Qd je pense aux années avant les enfants, ou honnêtement on ne devait pas avoir gd chose à foutre de nos journées, et bien non, je crois qu’on était débordés quand même….