L’horreur absolue
Ca a commencé par une information, donnée comme ca à la radio presque en catimini, des coups de feu entendus dans un immeuble du 11ème arrondissement de Paris. Ils ne mesuraient pas encore sans doute. L’ampleur du bain de sang. Moi non plus.
Et puis au fil des minutes, les détails, les témoignages, ils comprennent, moi aussi, qu’il y a la quelque chose de l’ordre de l’horreur absolue qui vient de se produire.
12 morts. Des dizaines de blessés. Dont certains entre la vie et la mort. C’est le premier décompte. 12 morts. Des gens qui ce matin sont allés travailler comme chaque jour. Des journalistes. Des dessinateurs. Des gens qui avaient choisi la liberté d’expression comme mode de subsistance. Des gens qui à cette heure ci l’ont payé de leur vie.
Comment ? Pourquoi ? Au nom de quoi ? Au nom de qui ? Putain….
J’écoute les informations, je ne connais aucune des victimes, mais je ne peux empêcher les larmes de couler. Des hommes, au nom de je ne sais quel fondamentalisme, ont abattu froidement des gens qui n’avaient eux au bout de la main qu’un crayon. Quel est ce monde dans lequel on vit ?
Je ne suis ni journaliste, ni dessinatrice, malgré tout je me sens atteinte dans ce que j’ai de plus cher, la liberté de dire ce que je pense, la liberté de le publier. La liberté.
En cet instant, j’ai le cœur et la plume qui saignent.
Tout comme toi j’ai mal pour notre pays, pour notre liberté bafouée, pour ces personnes que l’on tue encore aujourd’hui à cause de leurs idées.
Je ne sais pas dessiner, alors j’écris. C’est pour moi la meilleure réponse. Le meilleur moyen de me lever pour défendre la liberté d’expression.
#jesuischarlie
Et moi donc…