Le stagiaire qui s’en battait les couilles
Vous ne le savez peut-être pas mais tous les matins je me lève pour faire un métier très sérieux. Un mythe s’effondre.
Non, je ne passe pas mes journées à lire ou à raconter des conneries par ici. Et non, je ne vis pas de ma plume, pourtant ô combien qualitative, vous en conviendrez. L’un et l’autre me conviendraient vous pensez bien, mais hélas cela peinerait à payer mon addiction à la chaussure je le crains.
Un métier, un vrai donc. Un métier qui me prend tout mon temps. Un métier qui m’amène à aller à la rencontre des professionnels pour les former, leur transmettre des connaissances. Des connaissances juridiques. Bah oui quand je vous dis sérieux, je ne vous mens pas. J’ai dit sérieux hein, et non pas chiant. Je vous vois venir !
Donc ce matin, je suis allée à la rencontre de professionnels. Pleine d’entrain et d’allant… Bon en réalité à reculons et avec la même envie que celle d’aller chez le dentiste. Mais souriante. Toujours.
Et là dans la belle salle de formation, j’ai fait la connaissance d’un spécimen de stagiaire d’une race particulière. Si, si. Une race que je n’avais encore jamais rencontrée. Pourtant j’en ai vu des races, celle du stagiaire syndicaliste qui n’est d’accord avec absolument rien de ce que vous dites, celle du stagiaire qui bien entendu sait tout mieux que vous en passant par celle du stagiaire qui cherche à vous piéger.
Mais aujourd’hui, j’ai découvert une toute nouvelle race, un stagiaire de la race des « je m’en bats les couilles ». Race aux poils plutôt râpeux et peu brillants.
Dès le démarrage, dès le tour de table, il m’a gratifié d’un « moi je m’en bats les couilles d’être là ». Bon, passons sur l’expression quelque peu familière. Même si un « ma présence ici déclenche chez moi un entrechocage testiculaire » m’aurait peut-être mieux convenue. Quoique non en fait.
Tout au long de la journée, le stagiaire s’en est donc battu les couilles, à chaque phrase, à cœur joie. De ce que je disais, de ce que les autres disaient, d’être là.
Bref, à autant se les battre, sans nul doute ont-elles triplé de volume. Je n’ai pas vraiment regardé mais ça devait serrer sec dans le boxer à 17 heures. À bien y repenser, il marchait un peu en cow-boy, ceci explique donc sans doute cela.
Bref un stagiaire tout à fait passionnant et passionné, par les horaires, par le nombre de jetons pour le café, et bien sûr par ses attributs vous l’aurez compris.
Alors après cette journée fabuleuse, où je n’ai pas du tout l’impression d’avoir perdu 7 heures de ma vie, j’ai envie d’avoir une pensée pour les formateurs.
Oui, ayons une pensée, une grosse même, je crois qu’il faut au moins ça, pour tous ceux qui comme moi vont à la rencontre des professionnels, pour transmettre, pour les aider à réfléchir, pour leur apporter des choses. Qui y mettent tout leur cœur, leurs tripes mêmes. Ayons une pensée pour ces formateurs qui, comme moi, ne s’en cognent pas les nichons. Bah oui je n’en ai pas moi, de couilles.
J’en ai déjà connu un également. Le pire, c’est que ce jour là, c’était un « accompagnement individuel »…rien à battre le mec, il était sur l’ordi à chatter avec je ne sais qui pendant que je continuais mon blablatage….j’avais fait mon job, le reste était de sa responsabilité ….
Comme tu dis, j’ai fait le job, et ensuite pour le reste tant pis. Mais quand même c’est fou ce genre d’attitudes.
Merci pour les formateurs qui, effectivement, rencontrent même , parfois , des établissements qui s’en battent les couilles d’accueillir une formation…
Ah ah j’ai ri !! Tu as raison !! A bas tous ceux qui s’en battent les couilles !!! 😉
Rhaaa, ceux là c’est les pires. Un jour j’en ai viré une de la salle de formation. Elle n’avait pas de couilles, mais elle me chauffait sérieusement mes roustons personnels.
Faire du mauvais esprit, ok, mais qu’ils fassent ça dans la bonne humeur, au moins.
Au moins ca m’aura permis d’en faire un billet rigolo ! 🙂