Syntaxe, Ponctuation et autres joyeusetés littéraires…
Comme vous le savez, je suis en pleine réécriture de Juliette avec mon éditrice (zavez le droit de me détester, à votre place moi aussi je me détesterais ;-)).
Je disais donc qu’avec mon éditrice (c’est toujours aussi bon la seconde fois !!!) on travaille sur Juliette, pour le rendre meilleur.
Melle C, que je nommerai ainsi pour préserver son anonymat, relit, rature, propose des choses, me demande de compléter… Si vous me suivez sur twitter, vous savez même qu’elle se permet de dire que le chapitre 19 est un peu culcul et qu’il faudrait le réécrire… Damned ! Pour être honnête, ce chapitre 19 était en effet un peu culcul, je l’ai donc réécrit afin que le culcul ne soit plus formé que d’une seule syllabe… Tant et si bien que Melle C a même jugé bon de supprimer une histoire de langues qui s’entremêlent. Faudrait savoir, Melle C ! Vous découvrirez tout ça bientôt… 😉
Grâce à Melle C, j’apprends aussi moult choses littéraires. Je m’en va vous raconter ça.
J’ai tout d’abord découvert que je suis atteinte d’une maladie affreuse, celle de la loose-adverbiale. C’est une maladie terrible qui cause une inversion systématique de la place de l’adverbe (marche aussi avec l’adjectif), C’est affreux ! Là ou je devrais mettre l’adverbe au début, je le mets à la fin. Et quand à un endroit du texte, je jubile intérieurement car l’adverbe est, ô joie, au début, paf Melle C l’envoie à la fin. Aucun antidote pour cette maladie, hélas.
J’ai également un problème de ponctuationnite. Je ne virgule pas assez. Melle C m’en ajoute partout ! Des virgules par ci, des virgules par là. Parfois même des points-virgules. Alors que soit dit en passant, personne ne sait vraiment à quoi sert un point-virgule, mais bon.
Je ne virgule pas assez, en revanche j’exclame trop. Comment ça, on n’a pas le droit de mettre plusieurs points d’exclamation ? Pas même quand on est très contents ? Bah pourquoi ????? Et c’est pareil pour les points d’interrogation ? Nan parce que Juliette elle aime bien s’exclamer ou s’interroger avec beaucoup de points… Non, c’est sûr ? Arf… Melle C, armée de son stylo de la vérité littéraire supprime les points en trop. Qu’ils soient d’exclamation, d’interrogation, voire de suspension… Ah, les points de suspension aussi on n’a pas le droit ? Pffffff… C’est quoi ce monde je vous le demande !
Mais est-ce qu’on a le droit aux Hiiiiiiiiiiiiiiii ? Parce que hiiiiiiiii c’est comme : !!!!!!!!!.
J’ai tenté d’en glisser un dans le dernier chapitre que je viens de corriger, je vous dirais ce qu’en a fait la terrible Melle C.
Heureusement que Melle C rit des blagues que je rajoute au fur et à mesure du texte. Imaginez sinon un peu l’ambiance ! Et qu’en fait elle est adorable. Si, si je vous jure. Et puis ce n’est pas de sa faute si elle ignore le pouvoir libérateur du Hiiiiiiiiiiiiiiii.
Personne avant moi ne lui a fait ce coup-là, je pense. (Tout en écrivant cette phrase, je sens poindre une crise de loose-adverbiale… Oui le « je pense », je l’ai mis à la fin. Mais je suis sûre que Melle C le mettrait au début, elle…)
Je découvre ce qu’est le travail d’un éditeur, un vrai. Et vous voulez que je vous confie quelque chose ? En vérité, j’adore ça. C’est magique, incroyable, fabuleux et des tas d’autres qualificatifs. Et pour la peine, je vais me permettre une ponctuationnite fort à propos : hiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!
Bravo pour ton travail avec ton éditrice !
J’imagine que ce n’est pas évident de voir son texte remis en cause…
Mais, j’imagine aussi que c’est extrêmement passionnant de voir ton livre prendre forme avec des tas de bons conseils.
En tout cas c’est hyper intéressant à lire… Voir l’envers du décor !!!!
Alors en fait ce n’est pas du tout de la remise en cause. On ne change rien ni à l’histoire, ni aux personnages, ni même à ce qui fait mon style en fait. Mais on gomme les lourdeurs, on rend les choses plus fluides. C’est un vrai bonheur ce travail. Et, pour être honnête, je n’attendais que ça ! Etre accompagnée par un éditeur.
Ce travail doit être Trés intéressant.