Celle qui s’était fait enlever une dent de sagesse
Le 1er juillet j’avais 35 ans et toutes mes dents. 1 mois plus tard, rien ne va plus. 1 an de plus et 1 dent en moins. Je m’en va vous raconter cette histoire.
Pour commencer une petite introduction sur les dents de sagesse s’impose. Les dents de sagesse sont des dents qui poussent ou qui ne poussent pas. Des dents qui peuvent pousser correctement mais également à l’horizontale à l’intérieur de la mâchoire.
Une question dès lors se pose : pourquoi appeler ces dents des dents de sagesse ? Des dents qui poussent à l’horizontale moi j’appelle ça plutôt des dents complètement cons.
35 ans de répit. Aucun problème de dent de sagesse depuis 35 ans et puis d’un coup, comme ça, sans crier gare, l’urgence. Il faut en retirer une. Une qui décide de foutre la merde. Vous me connaissez, j’adore tout ce qui est dentiste, piqûre et autre ouverture de mâchoire avec un bistouri. J’étais donc au 7ème ciel de la trouille.
Rendez-vous pris donc le 1er juillet chez le stomatologue pour extraction de dent-complètement-con.
Dans la salle d’attente, je suis l’exemple même de la décontraction et de la sérénité. Mains moites, tremblements incontrôlés de jambe, transpiration de la tempe.
Il arrive, je le suis dans la salle d’extraction, où se trouve en plein milieu le fauteuil, tel un fauteuil du condamné. Une salle immense avec au milieu juste un fauteuil, pardon mais cela ressemble furieusement à un fauteuil du condamné.
Je m’assois. Je suis toujours l’image même de la décontraction, complètement terrorisée. Du regard je cherche le soutien de l’assistante dentaire qui manifestement s’en contrefout. Pas même une petite contraction buccale qui pourrait s’apparenter à un sourire. Ou à un simple tic qui pourrait faire croire à un sourire. Bref, elle est là pour tenir le truc qui aspire, pas pour sourire.
L’extraction commence. Une piqûre (joie), des bruits, une pince, encore une piqûre (double joie), des mains qui tirent, une tête qui suit le mouvement (essayez de maintenir la tête appuyée et droite lorsqu’un type muni d’une pince est en train de vous arracher une dent à deux mains, une jambe sur le fauteuil).
– Ça va craquer, c’est normal.
Oui, il y a aussi des dialogues dans cette pièce de théâtre en 1 acte.
Au bout de trente minutes, trente et interminables longues minutes, ladite dent-complètement-con est au bout de la pince du stomato, laissant dans ma bouche un trou béant et ensanglanté.
Je pense que c’est enfin fini, hélas, le type se saisit d’une nouvelle aiguille (triple joie) et d’un fil pour recoudre.
– Voilà c’est fait. Vous aurez mal pendant 3 ou 4 jours. La douleur sera supportable. Ça fera 130 euros.
Oui, je suis d’accord, c’est l’oscar des dialogues pour cette pièce, à n’en pas douter.
3 ou 4 jours de douleur, mais avec combien de jours de retard ? Nan je demande parce que 9 jours plus tard cette douleur tout à fait supportable me donnait encore envie de me taper la tête contre un mur !
35 ans de répit. J’aurais bien pris 35 ans de plus.