Je suis auteure de feeel-good et j’en suis fière
J’ai hésité à intituler ce billet « je suis auteure de feel-good et je vous emmerde », mais bon je me suis dit que ce serait un poil polémique. Et si c’est un poil de cul alors on tombe carrément dans le vulgaire.
Et là vous vous dites : boudiou, elle est en colère la Carène ! Oui, je vous imagine bien dire boudiou…
C’est vrai, je suis un peu en colère, contre une chronique entendue ce midi à la radio.
Et comme lorsque je regarde un débat télévisé, et que je ne peux m’empêcher d’interpeller les protagonistes sur leurs propos, je n’ai pas pu faire autrement que de m’insurger tout haut au volant de ma voiture. Ce qui ne sert pas à grand-chose j’en conviens, mais soulage quand même sacrément.
La chronique portait, vous l’aurez compris, sur le phénomène des feel-good book. Je ne sais pas si c’est un phénomène, mais bon, passons, là n’est pas le sujet.
Le chroniqueur a commencé par dire qu’il était très attristé par ce phénomène donc qui donne une visibilité à des histoires « sans recherche stylistique », « sans travail littéraire », sans démarche de réflexion en réalité de la part des auteurs qui répondraient finalement à des commandes sans se préoccuper de quoique ce soit d’autre.
Il était même inquiet parce qu’il avait peur que les gens qui lisent ces histoires finissent par penser que c’est de la littérature et confondre avec la VRAIE littérature, celle qui marque et qui change des vies.
Il a même été question à un moment de « médiocrité de la création » pour évoquer ces auteurs qui en réalité n’en sont pas et qui aux dires du chroniqueur reconnaissent que c’est un hobby qu’ils font comme ça sur un coin de table et en dilettante.
Nul besoin de faire des sous-entendus, le propos est limpide : le feel good n’est pas de la littérature.
J’ignorais donc, jusqu’à ce midi, qu’il existait des critères permettant de dire que tel roman est de la littérature et que tel autre n’en est pas.
Y a-t-il des mots savants qui doivent nécessairement être employés dans un roman pour que l’on reconnaisse à l’auteur la qualité d’écrivain et à son texte le statut de littérature ?
Je pensais, bêtasse que je suis (en même temps j’écris du feel-good, il ne faut pas non plus attendre de moi une grande intelligence) qu’un roman, qu’il soit bon ou mauvais, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, c’était de la littérature. Littérature générale ou littérature de genre, peu importe, littérature malgré tout.
Bien sûr personne ne nie, moi la première, que certains auteurs ont des qualités littéraires indéniables. Que leur plume est travaillée et qu’elle mérite des prix.
Je n’ai d’ailleurs aucunement la prétention de me mesurer à ces auteurs dont je suis la première à admirer les écrits.
Pour autant, je ne vais pas m’excuser, j’écris des histoires légères (encore que… le décès d’une jeune femme de trente ans n’est pas ce qu’il y a de plus léger) certes, mais des histoires qui sont travaillées, réfléchies et pour lesquelles il y a une recherche stylistique. Je ne balance pas des mots comme ça les uns à la suite des autres en me réjouissant quand par hasard ces mots mis bout à bout forment une phrase. Non. J’y passe du temps, j’écris, je réécris…
Je n’ai pas la prétention de gagner des prix littéraires, je n’en ai ni le talent, ni même l’envie, mais lorsque je reçois des messages de lecteurs qui me disent qu’ils ont lu mes histoires, qu’ils ont été émus, qu’ils ont ri, que ça leur a fait du bien ou que ça leur a permis pendant quelques heures de penser à autre chose, l’objectif est atteint. Et c’est pour moi finalement le propre de la littérature.
Alors oui, je le redis, je suis une auteure de feel-good et j’en suis fière.
C’était un 4 novembre…
Certains jours changent notre vie.
Le 4 novembre est l’un de ces jours-là pour moi.
C’était il y a deux ans.
J’avais rendez-vous à 11 heures.
Jusqu’au bout, j’ai cru que ça n’était pas la réalité, que ça ne pouvait pas être vrai.
Et puis à 11 heures, assise dans cette salle de réunion, à les écouter me parler, avec de grands sourires, j’ai enfin osé me dire que non, je ne rêvais pas, que ça m’arrivait bien à moi.
Face à moi, il y avait Elsa Lafon, Florian Lafani et Cécile Majorel.
À côté de moi, Laure Pretelat et Charlotte Allibert.
Et entre nous, un roman, mon roman. Un merci de trop. Ma petite Juliette à laquelle je tiens tant.
J’étais impressionnée.
J’étais émue
J’avais des étoiles plein les yeux et le cœur qui battait à mille à l’heure.
Pendant une heure nous avons parlé. Du roman. De la suite.
Pendant une heure je les ai écoutés.
Au bout d’une heure, mon rêve de gamine allait devenir réalité. Une maison d’édition, et quelle maison d’édition, aimait mon roman et allait le publier.
Ce 4 novembre a changé ma vie.
Le sourire d’Elsa, sa gentillesse, sa simplicité.
Le regard précis de Cécile, ses conseils, son humour.
La bienveillance de Florian, sa disponibilité, son soutien.
Depuis ce 4 novembre, je vis une aventure incroyable.
Depuis ce 4 novembre, j’ai ajouté d’autres personnes à la liste de ceux qui m’accompagnent Denis, Anissa, Fanny, Marion…
Depuis ce 4 novembre, un second roman a vu le jour.
Depuis ce 4 novembre, Juliette vit une aventure en poche grâce à Pocket.
Depuis ce 4 novembre, un troisième roman est en cours d’écriture.
Nous sommes aujourd’hui le 4 novembre, je suis chanceuse, heureuse, fière et reconnaissante. Tellement reconnaissante.